« Mon père m’a transmis le sens du devoir » - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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« Mon père m’a transmis le sens du devoir »

La députée de l’Oise, en première ligne dans les combats bioéthiques, publie Tu n’es pas des nôtres (L’Artilleur). La liberté intellectuelle, le courage politique et la joie de croire charpentent cette femme énergique et rebelle. Rencontre.

Agnès Thill

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© Magali Delporte

Vous insistez sur l’importance des luttes sémantiques…

Il faut prendre conscience de la bataille qui se joue. Quand Emmanuel Macron explique à la présidente des AFC que son problème est de considérer que le père est un mâle, les bras m’en tombent ! Il pense qu’être père, c’est une fonction, et donc qu’elle peut être assumée par n’importe qui. C’est cela le drame. Quand on ment aux gens, quand on dit qu’un père peut être une grand-mère, les gens ne croient plus en rien ni personne. Et cela fait exploser la société ! Il est indispensable d’éveiller le sens critique des gens face aux médias. La moindre critique devient de plus en plus difficile. On est en train de sortir de l’État de droit pour entrer dans la culture du lynchage.

Vous dites à quel point votre père a joué et joue encore un rôle capital.

Mon père est un homme de foi. Aujourd’hui, à 97 ans, il reste d’une sérénité inaltérable. Il est habité. Il vit avec Dieu. Sa vie est une prière. Il a une confiance absolue. Il est entièrement donné à Dieu. Il aurait voulu devenir prêtre, mais il n’a pas pu car il a commencé à travailler à 13 ans pour faire vivre sa famille. Et avec mon père, qui me surnomme « Agneau », c’est vrai que j’ai pu compter sur un amour indestructible. Il m’a aussi transmis des valeurs essentielles comme la fidélité, l’engagement, le sens des mots, du devoir. D’autres hommes ont beaucoup compté pour moi comme un oncle qui était chanoine honoraire à Notre-Dame ou mon frère aîné qui voulait devenir trappiste.

Pourtant, à l’adolescence, vous avez tout envoyé promener du point de vue religieux. Et aujourd’hui, vous affichez votre foi avec vigueur. Quel a été votre itinéraire ?

En effet, j’ai rejeté l’Église à cette époque. Puis, au début des années 2000, je suis entrée dans la franc-maçonnerie, au Droit Humain. Quand je regarde en arrière, je suis émerveillée par les chemins que Dieu emprunte pour venir à nous. Il ne nous lâche jamais ! C’est en maçonnerie qu’il est venu me chercher ! Dans ma loge, j’ai côtoyé des gens qui étaient là pour se perfectionner. Mais ils ne comptent que sur leur seule volonté pour y parvenir. Je percevais qu’il manquait quelque chose. Par ailleurs, ils utilisent des expressions qui m’évoquaient les mots de mon enfance : « bâtisseur de cathédrale », « pierre d’angle », « cherchez et vous trouverez ». Un jour, en 2008, je suis retournée tout au fond d’une église pour les entendre dans leur contexte originel. C’est comme cela que tout a commencé.

Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans le magazine.