Louis et Zélie Martin - France Catholique

Louis et Zélie Martin

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La canonisation de Louis et Zélie Martin, le 18 octobre à Rome, ne pouvait qu’être mise en relation étroite avec le synode qui se déroule en ce moment sur la famille. Et l’exemple a le mérite de recentrer les regards sur ce qui fait l’originalité essentielle du mariage chrétien. Pour le comprendre, il me semble qu’il faut d’abord s’abstraire de toute considération de type sociologique. Non que celle-ci n’ait pas d’importance, bien au contraire. Mais le propre du mariage sacramentel est d’inscrire à l’intérieur de toute configuration sociologique une nouveauté radicale qui en modifie les données. Il s’agit, en effet, de la démarche volontaire d’un homme et d’une femme qui décident devant Dieu de s’engager dans une alliance pour la vie. Le terme d’alliance, irréductiblement biblique, se rapporte d’abord à l’union de Dieu avec le peuple choisi.

Bien sûr, l’analogie doit être comprise pour ce qu’elle est. Il n’y a pas d’équivalence entre le mari et Dieu, l’épouse et le peuple. Il n’empêche que la comparaison rend compte de la force de l’union, qui est de nature sacramentelle, c’est-à-dire opérée en quelque sorte sous le sceau divin. Cette alliance est élective, elle suppose l’amour. Un amour présent dans la décision initiale mais qui se déploie dans des relations qui ne cessent de le faire vivre et de l’enrichir. L’exemple de Louis et de Zélie Martin illustre merveilleusement cette alliance conjugale. Car il s’est agi, dès le départ, d’une rencontre amoureuse au sens le plus fort, consacrée et garantie par la Providence aimante de Dieu, et qui s’est déployée dans l’accueil des enfants qui sont nés de cette alliance.

Thérèse disait de ses parents qu’ils étaient plus dignes du Ciel que de la terre. Elle les avait donc, d’emblée, canonisés. Mais par sa vie, sa doctrine même, elle est le fruit éclatant de l’amour que ses parents se sont donné et lui ont donné dans le même mouvement. Le message de ce Docteur de l’Église se concentre dans la primauté absolue de l’amour au sein de la vie chrétienne, un amour qui suscite la miséricorde dans son sillage. Une miséricorde plus grande que la justice elle-même. C’est bien le fond de la question synodale. Seul l’amour est digne de foi. Encore faut-il qu’il soit vécu en acte et en vérité.