Assistance médicale à la procréation (AMP)
La gestation pour autrui (ou GPA ou mères porteuses) est toujours interdite. Elle est revendiquée au nom d’un « droit à l’enfant » pour des femmes ayant une infertilité définitive. Elle est contestée au nom du droit de l’enfant bafoué par la programmation d’une rupture néonatale. Et aussi au nom des femmes, dont le corps est instrumentalisé par contrat.
Le principe de l’anonymat des dons de gamètes est contesté par certaines personnes nées de dons anonymes de gamètes, privées d’une part de leur origine biologique. Des praticiens réclament qu’on dédommage les donneurs de sperme et les donneuses d’ovocytes.
Des personnes réclament le droit d’accès à l’AMP pour des personnes célibataires ou homosexuelles (et non plus seulement pour les couples souffrant d’infertilité médicale) ; leurs opposants dénoncent l’injuste privation d’un père (ou d’une mère) induite pour l’enfant. Comme pour la GPA, l’interdiction est contournée par le tourisme procréatif.
Certaines femmes revendiquent le transfert d’embryons congelés après la mort du père (transfert post mortem après fécondation in vitro puis congélation de l’embryon) ; une femme demande même l’insémination post mortem (le sperme de son compagnon avait été congelé avant sa mort) ce qui revient à concevoir un enfant d’un père déjà mort.
On étudie le remboursement des techniques d’AMP au-delà de la limite actuelle de 42 ans pour les femmes (sachant que des femmes âgées obtiennent à l’étranger ce qui n’est pas accessible en France).
Diagnostic prénatal (DPN) et Diagnostic préimplantatoire (DPI)
Le dépistage des anomalies du foetus est de plus en plus précoce ; alors que les interruptions « médicales » de grossesse (IMG) sont de plus en plus systématiques, de nombreux experts s’élèvent pourtant pour dénoncer une forme croissante d’« eugénisme ».
Le DPI s‘est étendu à certains « cancers prédictifs» héréditaires en marge de la loi (on n’écarte plus seulement les embryons porteurs d’une anomalie mais ceux qui portent un risque statistique important de devenir un jour malades) ; le diagnostic de la trisomie 21 lors de DPI concernant une maladie héréditaire est revendiqué avec l’appui du Comité consultatif national d’éthique alors que le législateur avait pris soin d’éviter de lister les anomalies concernées.
Recherche sur l’embryon
Alors qu’en 2004 on avait ouvert la possibilité d’utiliser les embryons surnuméraires ne faisant plus l’objet d’un « projet parental » pour la recherche (qui les détruit), le sujet revient en débat : certains revendiquent de « sortir de l’hypocrisie » par une autorisation explicite et élargie de cette recherche (non plus seulement à titre dérogatoire, pour des mobiles thérapeutiques et en l’absence de recherches alternatives) ; d’autres souhaitent le maintien de la solution intermédiaire : l’interdiction assortie de dérogations.
D’autres encore, au nom du respect de la vie et de la dignité de l’embryon souhaitent revenir à l’interdiction complète de cette recherche qui détruit des êtres humains vivants et, par ailleurs, que l’on cesse de congeler des embryons humains vivants. Ils soulignent qu’il y a d’autres moyens de progresser (avec, par exemple, les cellules du sang de cordon ombilical) et que « science sans conscience n’est que ruine l’âme ».