Little boy - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Little boy

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S’il y a quelqu’un qui mériterait d’avoir son nom en plus gros au générique c’est bien la personne qui a été responsable du casting de ce film. Car les acteurs correspondent tous extraordinairement bien aux personnages qu’ils incarnent. Rien qu’à les voir, avant qu’ils n’aient rien dit ou fait, on pourrait déjà raconter une histoire.

Il était une fois, dans un village américain de carte postale, au bord de l’Océan pacifique, un tendre garagiste dont les affaires n’allaient pas très bien. Il vivait avec une femme douce et charmante et ses deux garçons, London presque adulte, physiquement mais pas dans sa tête, et Pepper, seulement huit ans et dont la petite taille en faisait la risée de ses camarades. Ce dernier était surnommé partout « le nabot » ou, plus gentiment, « Little boy » (« petit garçon »). En conséquence, son père le surprotègeait, devenant son seul camarade de jeu, son « partenaire » qu’il entretenait dans un monde d’aventures imaginaires… Plus craquant que ce petit bonhomme avec ses culottes courtes et sa casquette, plus émouvant que ce couple père-fils, c’est impossible.

L’Amérique est en guerre et la mobilisation générale s’étend, selon des règlements immuables. London ayant les pieds plats, c’est son père qui devra partir, sur le front des Philippines… Et qui sera fait prisonnier par les Japonais. Au moins n’est-il pas officiellement mort comme d’autres hommes du village.

La vie continue cependant au saloon, au drugstore, à l’église, sur la promenade au bord de l’Océan… Sans pouvoir rien faire pour accélérer le cours des choses, dans une certaine déprime économique, dans une exaspération générale qui monte, entretenue par la propagande gouvernementale. Belle galerie de portraits secondaires.

D’autres personnages importants de l’histoire sont admirablement campés, ainsi le révérend plein de bonhommie qui prêche le dimanche que si notre foi avait la taille d’un grain de moutarde, on serait capable de déplacer les montagnes…

Pepper va le prendre au mot et le voilà qui chaparde un grain de moutarde pour évaluer la question. Aura-t-il assez de foi pour arrêter la guerre et faire revenir son père ? Le reste de l’histoire, ou plutôt du conte de fées même si tout reste toujours à peu près vraisemblable, on ne doit pas vous le révéler pour ne pas gâcher votre plaisir. Parce que ce film est un spectacle très complet, avec de belles reconstitutions (combats de samouraïs, camps de prisonniers aux Philippines, tremblement de terre, explosion atomique, etc. On verra à la fin les centaines et les centaines de noms cités au générique qui disent quelque choses des moyens mis à la disposition du cinéaste).

Le second personnage important du film est Hashimoto, un vieil Américain d’origine japonaise. Il est le suspect idéal de tout le village qui le boycotte et menace de le lyncher. Son seul ami et protecteur est le révérend… Là encore un acteur extraordinaire incarne cet homme plein de mystère et de sagesse. Mais le révérend doit s’absenter quinze jours… qui vont se révéler cruciaux !

Ce film comporte de belles leçons de morale : sur la fidélité conjugale, sur le pardon, sur la charité chrétienne, le courage physique, la patience et le sens de la vie en général. Il n’est pourtant jamais ennuyeux tant l’innocence de Pepper, ses mimiques sérieuses, ses larmes, son rire, viennent enchanter tout un récit qui ne craint pas de nous bousculer plus d’une fois. De plus, il n’assène aucune vérité, il ouvre simplement des pistes de méditation. Tout le monde peut en profiter. Les chrétiens et les non chrétiens, sans crainte d’être pris au piège d’une dialectique ou d’être jugé.

Un très beau film ! Plus que ça, une leçon de vie.

Film américano-mexicain de Alejandro Monterverde (2015). Aventure famille. Jakob Salvati (Pepper), Michael Rapaport (le père), Emily Watson (la mère), David Henrie (London), Tom Wilkinson (le révérend Oliver), Cary-Hiroyuki Tagawa (Hashimoto), Ben Chaplin (le magicien), Kevin James (le Dr Fox). Sortie en salles le 10 mai 2017. (1 h 46).

http://www.avoir-alire.com/little-boy-la-critique-du-film

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http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=229050.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Little_Boy