Les suites du Synode - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Les suites du Synode

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Le Synode qui vient de s’achever à Rome le 27 octobre sur le rôle et la place des jeunes dans l’Église a-t-il tenu ses promesses ? Il est prématuré de l’affirmer. Nous avons nous-même remarqué à ses débuts qu’il participait d’une sorte de tour de force. La jeunesse, même catholique, ne correspond pas à un type unique de culture, d’aspiration et de comportement. Dans ces conditions, est-il possible d’envisager, au-delà d’une unité profonde de la foi, des perspectives pastorales communes ? Au moment de rédiger des conclusions et d’envisager des lignes de force, le Synode a forcément retrouvé ces difficultés. Cela ne veut pas dire qu’il s’est conclu par un constat de carence. Au moins, a-t-il permis un vaste échange d’expériences diverses dans un climat que tous les participants se sont accordés à définir comme exceptionnel, dans le sens d’une véritable communion. C’est un fait à souligner. Il ne semble pas que, par rapport aux deux précédents synodes sur la famille, se soient dessinés des clivages d’ordre doctrinal ou d’ordre disciplinaire. Les finalités des échanges n’y incitaient pas, puisqu’il ne s’agissait pas de formuler des éclaircissements dogmatiques ou moraux.

Il était bon, en revanche, que s’exprime un sentiment d’appartenance profonde à une même Église, dans une rare spontanéité. Jean-Marie Guénois, dans Le Figaro, cite un propos du cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, qui a déjà participé à six synodes et peut comparer ce dernier à la vaste pratique ecclésiale qui est la sienne au sommet, depuis le début du pontificat de Jean-Paul II : « Quelle entreprise ou association demanderait à 270 de ses leaders de se réunir un mois sur un plan mondial pour prendre le temps d’écouter les jeunes ? » De ce point de vue, on peut parler de réussite. Reste à savoir si dans les différentes parties du monde, on saura tirer profit de l’événement synodal pour envisager concrètement une pastorale de la jeunesse et des vocations.

Mais une telle pastorale ne saurait s’abstraire de perspectives mondiales qui correspondent d’ailleurs à l’universalité de l’Église. En ce sens, il s’agit de toujours prolonger, voire de réécrire Gaudium et spes, la constitution conciliaire qui marquait l’engagement de cette Église dans le monde contemporain. Le pape François s’y est employé avec son encyclique Laudato si’, qui devrait résonner particulièrement aux oreilles de la jeunesse du monde. Comme l’écrit le mathématicien et philosophe Olivier Rey dans un avertissement capital : rien n’est plus urgent aujourd’hui, face aux contraintes physiques, économiques, écologiques de l’avenir que « de revitaliser les facultés spirituelles » trop souvent en déshérence. Car pour survivre, l’humanité devra ranimer « les racines du ciel, qui sont en aussi mauvais état que les racines terrestres »1.

  1. Olivier Rey, Leurre et malheur du transhumanisme, Desclée de Brouwer, 196 p., 16, 90 €.