Les profondes racines chrétiennes de la Turquie - France Catholique
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Les profondes racines chrétiennes
de la Turquie

Véritable « Terre sainte de l’Église » selon Mgr Luigi Padovese, vicaire apostolique en Anatolie assassiné en 2010, la Turquie fut sillonnée par les apôtres et accueillit parmi les plus importants conciles des premiers siècles.

HISTOIRE

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La Maison de la Vierge Marie, à Éphèse, fut découverte en 1891 grâce aux visions de la bienheureuse Anne-Catherine Emmerich.

La Maison de la Vierge Marie, à Éphèse, fut découverte en 1891 grâce aux visions de la bienheureuse Anne-Catherine Emmerich.

© mfryc

Le mot de « chrétien » apparaît pour la première fois dans les Actes des Apôtres afin de mentionner les habitants d’Antioche de Syrie, actuelle Antakya, désormais en terre turque. La vieille ville résonne encore des paroles de Paul imposant à Pierre la non-circoncision des convertis. C’est là que fut édifiée l’une des toutes premières églises. La ville évangélisée par Paul comptait 500 000 habitants. Elle était alors la troisième métropole de l’Empire romain derrière Rome et Alexandrie.

Une seule messe permise

Tarse, située quant à elle au centre de la Cilicie (ancienne province arménienne), évoque bien sûr saint Paul : un puits marque l’emplacement supposé de la maison où il naquit, et une petite église du XVIIIe siècle est devenue musée payant. Une seule messe y est permise, le 29 juin, pour la fête des saints Pierre et Paul.

La ville de Hiérapolis, Pamukkale en turc, serait aussi celle du martyre de l’apôtre Philippe, crucifié en 87. Sa tombe aurait été retrouvée en 2011 sous les vestiges d’une ancienne église. Quant à saint Nicolas, il n’est pas né en Alsace ou en Allemagne où l’attendent début décembre les enfants sages. Il était évêque de l’église de Myre au IVe siècle, au sud-ouest du pays.

Premier concile de l’histoire

Le souffle des apôtres est encore audible à Nicée, Iznik en turc. C’est là que s’est tenu en 325 le premier concile œcuménique de l’histoire qui affirme que le Christ est de même nature que le Père.

Enfin, l’un des sites les plus prestigieux est Éphèse où des milliers de pèlerins, y compris des musulmans, se rendent pour visiter Meryem Ana Evi (la « Maison de Mère Marie » en turc). La modeste chapelle-maison fut découverte en 1891 grâce aux descriptions de la mystique et bienheureuse allemande Anne-Catherine Emmerich. Visions relatées dans La Vie de la Sainte Vierge. C’est à Éphèse que, selon une tradition remontant à l’an 250, Marie est arrivée après la Pentecôte en compagnie de saint Jean, dont la tombe se trouve dans les ruines d’une basilique voisine. C’est aussi à Éphèse, lors du concile œcuménique de 431, que Marie fut proclamée Theotokos, « Mère de Dieu » en grec. Transformé en musée, l’accès à ce lieu est payant et le culte chrétien ne peut y être célébré qu’avec une autorisation de l’administration. Les nombreux ex-voto déposés sur place témoignent des grâces reçues par l’intercession de la Sainte Vierge.

Église vieille de 1 600 ans

Les chrétiens ne sont plus qu’une infime minorité en Turquie. Mais par l’histoire et une cohabitation millénaire, ils ont largement participé à l’édification du pays. Dernière preuve tangible : la découverte d’une église vieille de 1 600 ans, de plan octogonal dans la cité antique de Tyane en Anatolie, annoncée au début du mois d’août.

Alors, que cherche à faire le président Recep Tayyip Erdogan en transformant Sainte-Sophie puis Saint-Sauveur-in-Chora en mosquée ? À effacer toutes les traces du riche passé chrétien de la Turquie. Elles étaient encore trop admirées et visitées par les 43 millions de touristes qui se sont pressés en 2019.

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