Les kiss-in - France Catholique
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Saint Benoît, un patron pour l'Europe
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Les kiss-in

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Les « kiss in » sont des manifestations où des couples homosexuels s’embrassent sur la bouche, pour mieux revendiquer une reconnaissance morale et publique. Plusieurs « kiss in » ont eu lieu récemment à Paris, à Lyon, à Metz, à Sion en Suisse… à proximité des cathédrales de ces villes, presque sur les parvis. C’est dire combien ce genre de manifestants entend provoquer directement la hiérarchie catholique et les fidèles, car c’est le caractère symbolique des lieux qui est ainsi privilégié, la place Jean-Paul II devant Notre Dame ou la place Saint Jean devant la primatiale de Lyon.

La provocation est évidente, elle est délibérée, calculée. Et le danger est grand pour certains de se précipiter afin de répondre aux provocateurs, au risque de se livrer à un processus de violence, quand ce n’est pas à la manipulation de jeunes gens qui n’attendent qu’une occasion pour en découdre et casser de l’homo, comme on cassait hier du bolcho ou du facho. Je ne doute pas de la droiture des sentiments de beaucoup de contre-manifestants qui estiment que l’Église est outragée, et souvent de façon grossière. Mais il faut faire très attention à cette logique de surenchère qui finit par transformer des gens pacifiques en alliés des provocateurs. On a ainsi vu à Lyon des gens à genoux en prière côtoyer des militants faisant d’évidence le salut fasciste. D’ailleurs toute une polémique est née et s’est développée à Lyon sur le sujet. Polémique souvent empoisonnée.

Les autorités ecclésiastiques ne peuvent accepter que la violence réponde à la provocation, au nom de la défense de l’Église. Le cardinal André Vingt-Trois a été très ferme là-dessus. L’évangile ne se prêche pas à coup de poing, a fortiori de battes de baseball. Il faut donc renoncer à toute contre-manifestation qui risque de déraper et de tourner au contre témoignage. Cela ne veut pas dire qu’il est toujours facile d’adopter la bonne réponse en cas de provocation. Mais c’est l’affaire des responsables des lieux symboliques visés. Et c’est l’affaire de la loi, quand il y a outrage au sanctuaire, comme cela s’est produit il y a quelques années à Notre-Dame de Paris où le recteur, Mgr Patrick Jacquin, agressé, a porté plainte.

Il est certain que la question homosexuelle se pose en des termes difficiles, que l’hyper sensibilisation d’un milieu très militant conduit à des affrontements délicats à arbitrer. La violence dans les attitudes, dans les paroles, risque d’attiser toujours plus l’exaspération de gens qui s’estiment rejetés, niés, condamnés par l’Église. C’est pourquoi l’an dernier le cardinal Barbarin avait ouvert les portes de son archevêché à une délégation de militants homosexuels, pour une conversation qui s’était d’ailleurs déroulée dans de bonnes conditions. Ce n’est pas facile, mais c’est plutôt dans cette direction qu’il faut aller.