Les catholiques après le Concile - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Les catholiques après le Concile

Une conférence sur le thème : « Dépasser le conflit des mémoires dans l’Église : le rôle de l’histoire » s'est tenue le 19 février à l'Institut catholique de Paris. Les sociologues et historiens Guillaume Cuchet, Jean-Luc Pouthier et Yann Raison du Cleuziou ont apporté leurs lumières sur la période post-conciliaire. Le P. David Gilbert, de la communauté Saint-Martin, est historien, enseignant à l'Institut catholique et organisateur de la rencontre.

ENTRETIEN AVEC LE P. DAVID GILBERT

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Quel est ce conflit de mémoires dont vous avez parlé dans votre colloque ?

Père David Gilbert : Il est frappant de voir que chez les personnes qui ont connu l’immédiat avant-Concile, les années du Concile et l’après-Concile, la mémoire de ces années est extrêmement variable. Pour les uns, l’ambiance religieuse était étouffante avant le Concile, et libérée après. Pour d’autres, les années 1970 sont une période de chaos, qui contraste violemment avec la religion paisible des années 1950, voire du début de la décennie 1960. Certains vous disent que l’annonce du Concile fut une énorme surprise, d’autres que c’était tout à fait prévisible et qu’ils n’en ont pas été étonnés. En confrontant ces témoignages, l’on se demande parfois s’il est bien question de la même Église, du même christianisme.

Le conflit des mémoires est aussi dans une certaine mesure intergénérationnel : ceux qui étaient enfants ou adolescents dans les années 1970, et qui ont donc été catéchisés à ce moment-là, ont souvent des interprétations très différentes de celles de leurs aînés – de la génération de leurs parents, en somme. Quant aux générations plus jeunes, elles héritent de ces mémoires, sans avoir vécu elles-mêmes la période. Pour un bon nombre de catholiques trentenaires ou quadragénaires – y compris des prêtres encore jeunes –, les années 1970, qu’ils n’ont pas ou très peu connues directement, sont communément considérées comme un repoussoir – alors même qu’elles ont aussi été, objectivement, des années très fécondes si l’on en juge par le nombre de nouvelles communautés qui sont nées à ce moment, spécialement en France.

Retrouver l’intégralité de l’entretien dans notre magazine.