Les quarante jours du carême, qui nous préparent à Pâques, étaient destinés à l’origine du christianisme à la préparation des catéchumènes au baptême. Fort heureusement, cette tradition s’est trouvée réactivée, avec le renouveau du catéchuménat et le nombre grandissant de baptêmes lors de la nuit de la Résurrection. C’est d’ailleurs l’ensemble de l’Église qui est touchée par ce mouvement qui ne concerne pas seulement la France. Ainsi, Mgr John Tong, évêque de Hong Kong, a annoncé que 3 400 catéchumènes seraient baptisés à Pâques, ce qui représente une augmentation par rapport aux dernières années. Pour l’ensemble de nos diocèses français, ce chiffre est équivalent. C’est dire l’élan continu des nouvelles chrétientés, mais notre propre Église manifeste aussi sa vitalité, en dépit des difficultés, par le nombre des catéchumènes adultes qui ont trouvé le chemin de la foi.
Il est d’autant plus intéressant de réfléchir à cette démarche qu’elle constitue le marqueur le plus authentique de la nouvelle évangélisation. Celle-ci présente de multiples aspects, notamment culturels, mais ils sont tous subordonnés à l’appel qui retentit dans les cœurs. C’est pourquoi le témoignage des baptisés de Pâques nous est particulièrement précieux. Il nous indique notamment que les obstacles repérés sur le chemin de la foi peuvent se transformer en pierres d’attente. Le retentissement à l’égard de la religion, l’ignorance de la doctrine chrétienne, la méfiance à l’égard des rites et de la piété peuvent se transformer brusquement, ou progressivement, à la suite d’une épreuve, d’une rencontre, en intense interrogation.
La désaffection du public à l’égard du christianisme n’a rien d’une fatalité. Écoutons nos catéchumènes : ils nous enseignent l’inépuisable nouveauté de la foi et le miracle sans cesse renouvelé de la rencontre avec le Christ. Pâques sera encore cette année l’aube de la lumière et de la renaissance dans les eaux du baptême.
