Même s’il ne semble pas pouvoir produire de nombreux résultats immédiats, le voyage de Barack Obama à Cuba, première visite d’un président des Etats-Unis dans l’île de la révolution castriste depuis le coup de force de 1959, est une réelle étape historique. Marqué symboliquement par le rétablissement des services postaux entre les deux pays, ce voyage manifeste une volonté de rendre irréversibles les nouvelles relations diplomatiques pacifiées décidées dès 2014. Arrivé dimanche soir à l’aéroport de La Havane, le président américain a été accueilli, non pas par son homologue Raul Castro, mais par le ministre cubain des Affaires étrangères, et a fait un tour de la capitale du pays sous une pluie battante : ceci ne l’a pas empêché de se fendre du large sourire qu’on lui connaît, sachant que la population lui a réservé plutôt bon accueil.
Beaucoup d’eau a coulé dans le Golfe du Mexique depuis la période conflictuelle de la Baie des Cochons et de l’affaire des fusées soviétiques de 1962 où Est et Ouest s’affrontaient à deux encablures des côtes américaines. Il est vrai aussi que deux Papes, Jean-Paul II en 1998 et le Pape François – encore tout récemment sous le signe d’une rencontre de réconciliation entre chrétiens – sont venus entre temps à Cuba rendre visite à la famille Castro, à Fidel l’aîné et à Raul son frère cadet… Globalement, les temps ont changé, avec l’apparition de nouveaux défis sur notre pauvre planète… Et Obama, quant à lui en fin de mandat, sourit gentiment sous la pluie.
