Le drame de la paysannerie - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Le drame de la paysannerie

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Hier dimanche, un maraîcher breton a érigé six cents croix blanches devant la basilique Sainte Anne d’Auray, un des lieux religieux les plus symboliques de la Bretagne, qui se situe dans le Morbihan. Il s’agissait de rappeler la mémoire des agriculteurs qui se donnent la mort chaque année, par désespoir de ne pouvoir sortir de leurs difficultés financières qui les entrainent à la ruine. Il y a, semble-t-il, une querelle à propos des statistiques, celles avancées par Jacques Jeffredo, responsable de l’initiative, ne coïncidant pas avec les chiffres officiels. Cela n’empêche pas qu’il s’agit d’une réalité incontestable. La profession agricole est sinistrée dans beaucoup de régions et les récentes manifestations qui ont investi jusqu’à la capitale, ont révélé l’ampleur du mal. Je ne m’attarderai pas ici sur les causes proprement économiques du malheur paysan, n’étant pas sûr moi-même d’en maitriser les données. En revanche, pour côtoyer le monde rural chaque été, je ressens profondément le malaise de cette population en constante régression et dont les survivants s’interrogent avec angoisse sur la viabilité de leurs exploitations, même lorsqu’ils se sont adaptés aux évolutions de la technique et du marché. Je ne suis pas prêt à accepter l’idée d’une France sans paysans, ce qui au demeurant constitue une étrange contradiction à l’heure de ce que le pape François appelle la conversion écologique. Et puis il y a toute l’épaisseur du drame humain auquel l’initiative d’Auray a voulu donner une pleine visibilité. Mgr Centène, évêque de Vannes, en célébrant la messe dans la basilique à la mémoire des agriculteurs disparus, a montré la sollicitude de l’Église à leurs familles et plus généralement aux membres d’une profession dévastée. Une stèle a été également inaugurée à quelques mètres de la statue de sainte Anne d’Auray, protectrice de la Bretagne. Nous sommes généralement habitués à la colère des agriculteurs aux portes des préfectures. C’est leur peine maintenant qui s’offre à nous dans l’espace qui est celui de la miséricorde et de l’intercession. Peut-être serons-nous plus touchés ainsi par le drame qui devrait affecter la nation toute entière. Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 12 octobre 2015. [|
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