Le calvaire des chrétiens du Nigeria - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Le calvaire des chrétiens du Nigeria

Dans ce pays d’Afrique de l’ouest, les chrétiens subissent quotidiennement les persécutions des islamistes de Boko Haram mais aussi des éleveurs peuls radicalisés. Seules la foi et l’espérance leur donnent la force d’affronter cette situation d’une violence inouïe.

Meurtres, enlèvements, viols, rackets

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Séminaristes portant le cercueil du Père Borogo lors de ses funérailles, le 30 juin 2022.

Séminaristes portant le cercueil du Père Borogo lors de ses funérailles, le 30 juin 2022.

© Aide à l’Église en Détresse

Chaque jour ou presque, l’Église du Nigeria est frappée par des enlèvements parfois suivis de meurtres de prêtres et de religieux. Le 21 août dernier, quatre femmes, membres de la congrégation des Sœurs de Jésus Sauveur ont ainsi été kidnappées, alors qu’elles se rendaient à la messe, par des hommes armés dans l’État d’Imo dans le sud-est du pays. Elles ont depuis été libérées. Le 15 juillet, deux prêtres ont été kidnappés dans le centre nord du pays, dans le diocèse de Kafanchan, dans l’État de Kaduna. Le corps de l’un des deux, le Père John Mark Cheitnum, a été retrouvé sans vie le 20 juillet. Un autre ecclésiastique est tombé entre les mains de ravisseurs le 4 juillet, mais il a été libéré par la suite. Depuis le début de l’année, au moins 18 prêtres nigérians ont été enlevés et quatre ont été tués dont le Père Borogo, qui était le président de l’association des prêtres diocésains catholiques nigerians pour l’État de Kaduna.

Lors de ses funérailles, le 30 juin dernier, une centaine de prêtres ont manifesté contre les enlèvements dans cette région centrale, qui fait tampon entre la moitié nord peuplée de musulmans et la moitié sud à majorité chrétienne. D’autres États sont désormais touchées comme l’État d’Edo dans le sud-ouest du pays. Face à ce fléau, l’Église catholique nigériane s’en tient à la ligne qu’elle s’est fixée : ne jamais payer de rançons.

Idéologie et business

« Les enlèvements sont devenus un commerce. Le prêtre est associé à l’Église donc à l’Occident, et à son argent », confie Benoît de Blanpré, le président de l’Aide à l’Église en détresse (AED). « Le but est de semer la terreur et de dire aux évêques que leurs curés et paroissiens peuvent être attaqués à n’importe quel moment », souligne-t-il. Le massacre de plus de 40 catholiques qui assistaient à la messe de la Pentecôte le 5 juin dernier a réveillé timidement les médias occidentaux. L’attaque, qui a aussi fait 80 blessés, s’est produite dans l’église Saint Francis de la ville d’Owo dans l’État d’Ondo, d’ordinaire épargnée par les djihadistes et les bandes criminelles.

Les auteurs, appartenant au groupe djihadiste Iswap, ont été arrêtés le 9 août. Le pape François a réagi immédiatement en priant pour les victimes mais aussi pour « la conversion de ceux aveuglés par la haine ». « Cette haine est particulièrement assumée par les djihadistes de Boko Haram dont le nom en arabe signifie littéralement “L’éducation occidentale est un péché”. L’Église pour eux incarne l’ensemble des valeurs de l’Occident qu’ils rejettent, dont l’ouverture d’écoles et l’instruction des fillettes », précise Benoît de Blanpré. De fait, le pays ne compte plus les rapts de masse dans des établissements scolaires et les viols de très jeunes filles…

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