Le bac - France Catholique
Edit Template
L'incroyable histoire des chrétiens du Japon
Edit Template

Le bac

Copier le lien

« Le niveau des élèves a baissé, le bac s’est adapté »

Le baccalauréat fête ses 200 ans cette année.
Un bon moment pour s’interroger sur son évolution et sur sa valeur.
Entretien avec Catherine Pauchet, auteur d’un ouvrage (*) qui démolit ce monument national. Irremplaçable notre bac ? Pas sûr.

– Catherine Pauchet, pourquoi faut-il supprimer le baccalauréat ?

Catherine Pauchet : Parce qu’il ne remplit plus son rôle. Quand il a été créé, en 1808, il s’agissait avant tout de sélectionner une poignée d’individus qui auraient le privilège de servir l’État. Aujourd’hui, si on compte ceux qui s’y prennent à deux ou trois fois pour l’obtenir, on parvient à un taux de réussite d’environ 95%. Qui dit mieux ? Est-ce la peine de dépenser 38 millions d’euros, de mobiliser 150 000 enseignants et de sabrer le mois de juin, juste pour éliminer quelques malappris ? Quant aux meilleures élèves qui se destinent aux écoles sélectives, ils sont choisis sur dossier dès le mois de janvier et rares sont ceux qui échouent à l’examen. Je ne remets pas en cause l’utilité d’un document qui atteste les connaissances acquises dans le secondaire, mais l’énorme machine que représente l’organisation d’un bac qui n’a plus de sens.

– Le nombre de bacheliers augmente, mais le niveau des candidats monte-t-il ?

Catherine Pauchet : nous avons trois bacs : le général, le technologique et le professionnel. L’accroissement considérable du nombre de bacheliers est dû aux deux derniers. Ils ont pour but de mettre sur le marché du travail des jeunes ouvriers et employés de bonne qualité et ils y réussissent plutôt bien. La question se pose pour notre baccalauréat général, héritier du bac de 1808. Comparez les sujets donnés, il y a vingt ans, avec les épreuves de ces dernières années. La baisse de niveau est patente. Il ne faut pas s’en étonner quand nombre d’élèves du primaire quittent l’école en sachant tout juste lire, écrire et compter. De plus, la multiplication des matières s’est faite au détriment des disciplines fondamentales comme le français et les mathématiques. En fait, le niveau des élèves a baissé, le bac s’est adapté.

– Mais alors, par quoi le remplacer ?

Catherine Pauchet : Pour ma part, je suis favorable à un contrôle continu tout au long du lycée. Il apprendrait aux lycéens à travailler régulièrement, à s’organiser et à progresser avec le soutien de leurs professeurs. Mais je constate qu’en Europe, la majorité des pays a opté pour un contrôle continu et quelques épreuves bien choisies en fin de cursus avec souvent un concours pour entrer dans l’enseignement supérieur.

Propos recueillis par Serge Plenier.

(*) « Faut-il supprimer le bac ? », Catherine Pauchet, Larousse, 11€.