Le Pape François a dénoncé en termes imagés « les trois tentations » du chrétien dimanche matin au début de son voyage au Mexique à l’occasion du Carême : « la richesse, la vanité et l’orgueil », des tentations « qui cherchent à dégrader et à nous dégrader ». La richesse, « en nous appropriant de biens qui ont été donnés à tous » : c’est « avoir le « pain » à la sueur du front de l’autre, voire au prix de sa vie ». La vanité, « la recherche de prestige sur la base de la disqualification continuelle et constante de ceux qui « ne sont pas comme nous », la recherche exacerbée de ces cinq minutes de « gloire » qui ne supportent pas la « gloire » des autres ». Et l’orgueil, consistant à « se mettre sur un plan de supériorité en tout genre », et… « prier tous les jours : Merci Seigneur parce que tu ne m’as pas fait comme eux »…, a dit le Saint-Père avec un humour caustique…
Mettant en garde contre la séduction de l’argent, de la gloire et du pouvoir, le Pape François a souligné que Jésus « est le Dieu qui porte un nom, Miséricorde », en insistant : « Son nom est notre richesse, son nom est notre gloire, son nom est notre pouvoir »
Dans la localité d’Ecatepec, lointaine banlieue déshéritée et sinistrée de Mexico, venant dans le pays en témoin de justice et de paix à la suite de Paul VI en 1970, le Pape a appelé les Mexicains à faire de leur pays une terre « où il ne sera pas nécessaire d’émigrer pour rêver; où il ne sera pas nécessaire d’être exploité pour travailler ; où il ne sera pas nécessaire de faire du désespoir et de la pauvreté d’un grand nombre l’opportunité de quelques-uns ; une terre qui ne devra pas pleurer des hommes et des femmes, des jeunes et des enfants qui finissent, détruits, dans la main des trafiquants de la mort ».
Aux yeux du Pape François, l’Année de la Miséricorde passe par le refus de la fatalité, cet autre visage de l’Espérance.
