La spirale périlleuse d’un dialogue de sourds entre Macron et la rue - France Catholique

La spirale périlleuse d’un dialogue de sourds entre Macron et la rue

La spirale périlleuse d’un dialogue de sourds entre Macron et la rue

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La réponse d’Emmanuel Macron aux « Gilets jaunes » n’a pas réussi à désamorcer ce mouvement populaire de protestation globale contre les hausses répétées de taxes et la vie chère. Au contraire, c’est un dialogue de sourds qui s’est instauré entre la « base » largement issue de la « France périphérique » et le gouvernement trop marqué par le langage hermétique de l’ENA, après les violences de samedi dernier aux Champs-Elysées. Bien qu’il ait cherché à trouver des points d’amarrage pour renouer un dialogue rompu, le président de la République n’a fait que creuser davantage le fossé qui le sépare désormais d’une population très majoritairement inquiète et en colère.

De toute évidence, il aurait fallu adopter un langage beaucoup plus concret : au lieu de parler doctement de « transition écologique », et d’employer un vocabulaire technocratique peu accessible, ne pourrait-on pas dire plus simplement : « Nous voulons orienter l’action de notre gouvernement en sorte que dans l’avenir le plus proche possible, vous et vos enfants aient plus d’argent pour vivre, et qu’ils respirent un air plus pur, dans un cadre de vie plus sain ».

En période de crise économique et sociale, la spirale d’un dialogue de sourds entre les gouvernants et les gouvernés est toujours périlleuse. A tout le moins, elle trouve une sanction fatale dans les urnes, comme autrefois, Giscard l’avait déjà expérimenté en 1981, à ses dépens… Dans d’autres cas de figure, une telle spirale peut provoquer des troubles aux lendemains redoutables. Il faut donc parler autrement, et ne pas craindre de négocier. Sans perdre de vue les perspectives des grands projets politiques, certes, mais en rencontrant aussi les citoyens autour de propositions concrètes, compréhensibles par la plupart…

Denis LENSEL