La sécession électorale de la « France périphérique » - France Catholique

La sécession électorale de la « France périphérique »

La sécession électorale de la « France périphérique »

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Les résultats de ce premier tour des élections régionales – non seulement la percée du Front National parvenant en tête des suffrages, devant les « Républicains » en crise et loin devant le PS déclinant, mais aussi une nouvelle vague massive d’abstentions – manifestent une cassure très profonde au sein du corps social : on peut parler d’une véritable sécession électorale de cette « France périphérique » que le géographe Christophe Guilluy a évoquée dans un ouvrage désormais célèbre montrant comment les milieux dirigeants ont « sacrifié les classes populaires » depuis quelques décennies.

Aujourd’hui, on constate une réaction de refus de la part des laissés pour compte d’une société bloquée dont les centres de décision paraissent anonymes, déshumanisés, hors de portée des citoyens : ceci expliquerait, d’une part la montée en puissance du raz-de-marée d’un vote protestataire « frontiste » abondant chez les ouvriers et les chômeurs, mais aussi dans les campagnes paupérisées, et d’autre part la persistance de ce taux d’abstention hors normes qui traduit une grave perte d’intérêt ou de confiance pour le système actuel de représentation du peuple français. Quel que soit le bien-fondé de ses choix, cette sécession électorale intervient à l’heure critique de la crise internationale d’un monde fragile enténébré par la violence du terrorisme islamiste. Et les milieux dirigeants sont pour la plupart minés par des querelles intestines et des rivalités personnelles à la fois dérisoires et scandaleuses…