La renaissance d’une vocation - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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La renaissance d’une vocation

Il ne travaille pas le tissu mais façonne la beauté à la gloire de Dieu. Guillaume de Feydeau est l’un des cinq chasubliers perpétuant ce savoir-faire au service de la paramentique. France Catholique l’a rencontré.

Chasublier

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Dans cet atelier discret, brocarts, taffetas et velours de soie côtoient élégamment damas, draps d’or et tissus moirés. Çà et là, les étoffes multicolores attendent patiemment d’être recouvertes d’un de ces galons brodés symbolisant un agneau, une colombe, l’alpha et l’oméga ou encore une petite croix. Ils ne sont plus que cinq en France à exercer cet art, ce métier. Guillaume de Feydeau, 27 ans, chasublier, est l’un d’entre eux. Installé en région grenobloise, ce couturier liturgique récemment diplômé, crée et restaure la paramentique – ensemble des vêtements, coiffes, tentures et ornements utilisés dans les liturgies chrétiennes. Aube, surplis, chasuble, chape, pluvial ou pale liturgique, aucun ornement ne sort de ses mains inspirées sans rayonner de beauté… pour la gloire de Dieu ! « Mettre en œuvre le sacré, c’est un peu ambitieux, j’avoue. Mais d’une certaine manière, cela rend visible ce qui se passe d’invisible pendant les offices, explique-t-il, avant d’ajouter : Nous sommes incarnés, nous avons besoin de voir certaines choses pour comprendre les mystères au cours des offices. »

Sa vocation naît lorsqu’un prêtre lui demande s’il connaît quelqu’un pour restaurer une chasuble. « Comme c’était un ami, je me suis proposé pour le faire, sachant que je n’avais jamais cousu auparavant », s’en amuse-t-il. « Je n’avais aucune compétence en broderie, je devais sûrement avoir un don avec mes doigts ! » ajoute-t-il en riant. Et de fil en aiguille, le jeune homme met du cœur à l’ouvrage et découvre un talent enfoui. Autodidacte, il lance son entreprise avant même de suivre une formation, et commence à se faire un nom. Ayant passé deux années au séminaire, celui qui a « grenouillé dans le milieu ecclésiastique » est sensible aux beaux ornements. À l’aide d’anciens ouvrages, il se documente sur la paramentique religieuse et décide de compléter ses connaissances en reprenant une formation pour « affermir certaines techniques ».

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