La porte entrouverte aux femmes ? - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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La porte entrouverte aux femmes ?

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Le titre a-t-il été choisi à dessein pour provoquer le lecteur ? Le Monde du 12 mai annonçait tout bonnement : « Le pape François entrouvre la porte de l’Église aux femmes. » Le sous-titre de l’article éclairait le sens de cette singulière proposition : « En accédant au diaconat de l’Église catholique, elles pourraient remplacer un prêtre pour certains sacrements, comme le baptême. » Ah bon ! C’est donc l’éventuelle accession au diaconat qui permettrait enfin aux femmes d’entrer, au moins par la petite porte, dans l’Église ! On comprend un peu mieux, mais on s’interroge sur les ar­rières-pensées qui conduisent à proférer pareille hénaurmité. La simple logique voudrait que l’on conclue d’une telle proposition que seuls accèdent à l’Église ceux qui exercent un ministère sacramentel, après en avoir reçu l’ordination. En ce cas, les laïcs seraient aux portes de l’Église, et seuls les ministres ordonnés auraient accès au sanctuaire, ce qui est plutôt violent et d’évidence inexact. Les laïcs, hommes et femmes, participent par le baptême et la confirmation à une forme de sacerdoce. Cela a été rappelé avec éclat par le concile Vatican II : « Les baptisés, par la régénération et l’onction du Saint-Esprit, sont consacrés pour être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint, pour offrir par toutes les activités du chrétien autant de sacrifices spirituels, et proclamer les merveilles de Celui qui des ténèbres les a appelés à son admirable lumière » (Lumen Gentium, chap. 2, Le peuple de Dieu).

On objectera sans doute que cette participation au sacerdoce commun des fidèles est exclusive pour les femmes d’un accès au sacerdoce ministériel. L’ordination diaconale permettrait-elle de remédier en partie à cet « inconvénient » ? Le diaconat féminin qui a existé aux origines de l’Église correspond à une forme de service ecclésial, qui n’équivaut pas au premier degré du sacerdoce, tel que Vatican II en a confirmé la doctrine. Ce n’est pas pour autant que les femmes disposent dans l’Église d’un statut inférieur. Bien au contraire, le charisme marial a toujours déterminé une vocation féminine dont la dimension ecclésiale s’avère incomparable. Tout ne se mesure pas dans l’Église en terme de pouvoir sacramentel. L’économie de la grâce privilégie notamment des missions caritatives, éducatives, et spirituelles, où les femmes ont, de tout temps mais aussi singulièrement à l’époque contemporaine, joui d’une autorité supérieure. L’Église universelle est aujourd’hui inspirée par trois figures mystiques, qui n’ont pas d’équivalent : Thérèse de Lisieux, Élisabeth de la Trinité et Thérèse Bénédicte de la Croix (Edith Stein). Les femmes ne sont pas aux portes du sanctuaire, elles sont présentes au cœur de l’Église selon une disposition privilégiée qui est un autre aspect de sa géographie spirituelle.