La nation est une réalité naturelle - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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La nation est une réalité naturelle

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Si Dieu a voulu qu’existassent les nations, c’est bien parce que les peuples trouvent en cette organisation le modèle, certes imparfait, le plus sûr pour que s’organise la vie de chaque peuple et qu’il soit alors capable de s’accomplir. Tout être humain a le droit strict, formel, de s’accomplir dans la dignité du statut qui découle directement de son appartenance à l’Humanité : tout peuple aussi.

Ce qui se passe en France en ce moment, devant un gouvernement muet, inconscient (peut-être ou non ?) autant que complice, comme le furent tous les autres depuis 1975, c’est ni plus ni moins un mémoricide, un patricide ou un populicide… Il accomplit cette horreur comme si elle était l’équivalent d’un haut fait glorieux, alors que cela ne mériterait que la prison à vie. (La gauche a toujours préféré chanter l’Internationale que la Marseillaise, encore moins le Salve Regina… Elle n’aime pas l’incarnation, pas plus celle des hommes que celle de Dieu, du Verbe éternel.)

Je n’aime pas ces mots que je viens de prononcer ou écrire qui s’achève sur le son du meurtre, mais je n’en trouve pas d’autres ! Je découvre que je me tiens debout mais au centre d’un entonnoir où le désarroi l’emporte (peut-être ; seulement peut-être) sur l’espoir.

La France a existé, elle peut encore exister, mais se présentera prochainement un obstacle si lourd, si dense, tellement infranchissable qu’elle ne pourra pas le culbuter : or déjà, cet obstacle a commencé de peser sur son dos d’un poids excessif, extrême, d’autant plus que le pouvoir chargé d’une responsabilité qui l’accable n’est en rien ‘capable’ de comprendre ce qui est à faire. Nos gouvernants sont aussi lâches qu’aveugles.

Je vois la preuve du risque dans des textes lus récemment et où la mort de la France était déjà comme assurée.

Sans cesse une contradiction s’exprime en ce que je cherche à dire : j’écris comme si la France était encore pleinement vivante, debout, fièrement campée sur ses deux jambes de Fille aînée de l’Église, cela alors qu’une phrase têtue cogne à la vitre de mon esprit : un peuple n’est vivant en vérité que s’il n’a pas renié son Dieu. Une autre aussi : qui ne sait pas d’où il vient, comment saura-t-il où il va ?

Une nation n’existe pas sans un peuple ; qui ne peut plus se référer à une transcendance, livrée donc à des « n’importe qui » alors que Dieu !… Non une idole, une de ces catins conceptuelles comme il s’en créé des milliers chaque année, mais Dieu. Dieu infini, tout puissant d’amour, perpétuel créateur. La Révolution, que certains, à gauche comme à droite, révèrent et adorent, a voulu éliminer ce Dieu là ! Il a fallu deux siècles pour que cette élimination soit constatée, vérifiée, cataloguée, en même temps, ô joie, qu’une petite partie de notre peuple a commencé de lever la tête et d’entendre ce que peut signifier les deux petites phrases que je viens de transcrire pour moi, pour mon lecteur inconnu.

Le peuple de France attend encore que se lève celui qui osera dire « assez » de contorsions, assez de langue fourchue, assez d’amabilités hypocrites, assez de langue de pierre, assez de connivences odieuses avec les projets souterrains du Grand Orient ! Quelqu’un qui aurait le culot de distinguer entre ce qui est faux, mensonger, inexact quoique partout mis en œuvre, et ce qui est le droit strict des Français. En tant qu’ils sont un peuple, avec une histoire à consulter ; en tant qu’ils sont des citoyens qu’il est criminel de rouler dans la boue des faux-semblants et des mensonges ; en tant qu’ils sont des personnes dont nul n’a le droit de mépriser leur dignité.

Qui aurait l’audace de mettre tout à plat des certitudes adorées, des mesures adoptées en catimini, des lois prétendues absolues, des règles qui servent de masques et de cache-sexe ! Grande lessive séculaire pour ne pas dire multiséculaire : je pense à ce grand « péché d’origine » accompli dans les chemins creux de la Vendée et pour lequel, jamais, le pardon ne fut demandée par la République, au point même qu’elle a toujours refusée de reconnaître cette histoire de crimes et de sang.

Il serait grand, il serait beau, il serait fécond qu’un jour, la République rassemble tous ceux qui lui appartiennent, tout ceux qui la servent ou se servent d’elle, hommes et femmes, vieillards refaits à neuf, militaires en grand apparat, anciens combattants décorés, fonctionnaires inamovibles, juges en grand manteau bordé d’hermine, avocats en robe noire et colerette blanche, magistrats sévères l’index droit tendu, huissiers à grand cordon, ministres supposés intègres, conseillers en cheveux et lunettes, présidents de toutes institutions entourés des meutes de leur présidés, oui il serait magnifique le plateau trop étroit de la Place de la Concorde où fut, sans pitié ni justice, guillotiné Louis XVI que le Président de notre République pécheresse, vêtu d’une bure grise et râpée, pantalon en guenille et sans ceinture, pieds nus, la tête chauve, les mains tenant un immense bouquet d’épines, viendrait solennellement s’agenouiller devant un groupe d’une douzaine d’enfants venus directement de Saint-Florent-le-Vieil, du lieu même où les horreurs commises commencèrent à ensanglanter la Vendée tout entière.

Les enfants seraient vêtus aux couleurs de la France royale et républicaine, en signe d’une sorte de réconciliation symbolique entre les mystiques, celle de la Royauté et celle de la République : en grande simplicité ils monteraient droits comme des ‘I’, conscients de l’acte d’importance qui serait accompli par eux.
La foule, assise devant ses écrans de télévision, les regarderait avec l’œil critique de ceux qui n’ont rien à faire. On les voyait déjà qui s’élèveraient avec une lenteur intense tout au haut de l’escalier de verre donnant accès à la tribune où devrait se dérouler la cérémonie du pardon attendu depuis 1794.

Ainsi, le rôle du Président de la République était des plus simples : posant ses genoux au sol, il instalerait sur un pupitre d’acier roux le bouquet d’épines, qui devrait commencer à lui paraître tel un terrible châtiment; alors l’un des enfants, le plus petit, ouvrirait pour lui le « Très Grand Livre », dit en raccourci subtil le TGL, qui pendrait au bout d’un câble attaché à la flèche d’une grande grue : en ses pages, diraient les douze enfants, se tenait enfermée l’histoire de toutes les vilenies accomplies par les dignitaires de la Révolution, tous figurés explicitement par une troupe d’hommes habillés comme en cette année redoutable où fut perpétré le génocide oublié et que l’on aurait attachés symboliquement tout autour de la grille de la tribune.
Le Président, ayant pris connaissance du projet se couvrit la face et fut pris d’un rire inextinguible qui alerta l’ensemble du personnel du Palais de l’Élysée.

Un moment on crut à un étouffement, une crise cardiaque ou pire encore, une dérégulation totale de son système de neurones et de synapses. Il but enfin un verre d’eau et déclara : « De quoi s’agissait-il exactement ? D’une polissonnerie ? D’une blague ? D’une folie ? » Et ce fut tout. « Dommage », aurait crié le Général de Gaulle du haut de son observatoire céleste.

Un ange, à ses côtés, observait : il descendit jusqu’au Faubourg, prit un très jeune garçon, le fit entrer au Palais. Le silence se fit de glace et l’enfant, qui ne savait rien, prononça presqu’en larmes la sentence de condamnation. Si faiblement que personne ne put l’entendre.

Les rêves sont interdits, non les songes.

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