La liberté en politique - France Catholique
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La liberté en politique

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Une fois de plus les commentateurs experts de la politique qui encombrent nos chaînes de télévision — en se croyant investis du rôle de devins et de pontifiants moralistes — n’ont rien vu venir. Quelques minutes avant son intervention du 1er décembre 2016 et même pendant celle-ci, il était impossible de savoir ce que le président de la République s’était résolu à faire.

Et c’est très bien comme ça. Que ce soit le peuple quand il se décide à aller voter, ou bien le Président quand il prend la parole, la liberté reste quasi totale malgré toutes les tentatives de formatage, les rappels de ce qui est « politiquement correct », les raisonnements imparables de nos élites formées à Sciences Po.

François Hollande a donc annoncé deux choses : 1/ Il assumera son mandat jusqu’à son terme constitutionnel. Et, compte tenu de l’état de son camp, on comprend bien qu’il ne pouvait pas faire autrement. 2/ Il ne se présentera pas pour un second mandat. C’est assurément une bonne nouvelle au vu de son bilan. Sa cote de popularité dans les sondages n’y est pas pour rien.

Sans doute eût-il été préférable pour la France qu’il démissionnât immédiatement et que l’on passât tout de suite à l’expérimentation du programme de François Fillon puisque celui-ci a été mûri depuis trois ans. Cela aurait été d’autant plus utile pour le pays, qu’à l’aune des dernières lois votées au Parlement, on voit bien que la Gauche n’a pas renoncé à utiliser ce qu’il lui reste de pouvoir pour nuire aux libertés. La loi sur un prétendu « délit d’entrave électronique à l’avortement » est un pur scandale moral, une absurdité juridique, une dérive totalitaire. Et le pire, c’est que l’on n’est même pas sûr que dans une demi-année, le premier gouvernement d’un éventuel président Fillon n’aurait de cesse de l’abroger. Bien au contraire on a pu constater depuis 40 ans que la Droite avalisait toutes les dérives sociétales bobo, quand elle ne les aggravait pas. À ce sujet, le peu de mobilisation des élus de droite hier au Parlement pour défendre la liberté d’expression est édifiant.

Craignons donc ces 5 mois où le Premier ministre « par intérim » – on devrait savoir dans quelques heures, ou jours, qui il sera – chargé d’expédier les « affaires courantes » risque à la fois de ne rien faire d’utile, alors que le pays est en faillite, et d’en profiter pour amuser la galerie avec les « marqueurs de gauche » que sont toutes les réformes visant notamment à détruire les familles, pour ne rien dire de tous les pantouflages et recasages qui vont être la priorité absolue.

Le Président a usé de sa liberté et c’est déjà bien plutôt que de laisser indéfiniment pourrir la situation. Mais, assurément, il aurait pu en faire quelque chose de moins catastrophique.