Derrière les chiffres glacés de la délinquance, se cachent des hommes ; leur visage est aussi souvent plus complexe que ne leur donnerait à penser les reportages les plus honnêtes, et peut donner à penser. C’est tout l’intérêt du film Northwest en salles depuis le 9 octobre : Casper est jeune voleur qui travaille pour le compte d’un caïd de sa cité, Northwest, un des quartiers les plus pauvres de la banlieue de Copenhague.
Des bandes de jeunes multiethniques, désœuvrées, qui ne vivent que de trafics : l’histoire pourrait se dérouler n’importe où ailleurs en Europe. Mais là, elle s’attache particulièrement à l’un de ses jeunes habitants, Casper, un jeune sans avenir et sans repère, si l’on omet le rôle qu’il tient dans sa famille : il est le grand frère attentif à ses cadets, qui veille avec amour sur sa petite sœur et son jeune frère, le fils qui épaule sa mère en lui rapportant le fruit de ses larcins.
Tout y est : Mère débordée et qui ferme lâchement les yeux sur le « travail » de son aîné, figure paternelle absente et comblée par le fils, vie close d’un quartier sans avenir et sans joie. Casper qui rêve de s’émanciper de son petit chef, est approché par un nouveau qui lui propose de gagner beaucoup plus d’argent ; une tentation trop forte et si facile qu’il ne réalisera que trop tard qu’il a basculé dans un univers ultra-violent.
Un personnage de petit voyou racheté par l’amour qu’il porte à sa famille ; une fable morale aussi sans concession sur le pouvoir corrupteur de l’argent et l’absence de vrais valeurs pour les plus jeunes. Comme dans la vie, tous les personnages ont leur part d’ombre. Une réalisation hyper réaliste qui sert admirablement le sujet, en s’attachant à suivre pas à pas Casper dans sa descente aux enfers. Les amateurs d’action y trouveront leur compte, comme ceux qui aiment comprendre.
Northwest, film danois en salle depuis mercredi
