La cohérence de la foi - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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La cohérence de la foi

Traduit par Claude

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Il y a une tension saine entre ce que nous considérons être les données basiques de la vie, et ce que aimerions que la vie soit. Réconcilier les deux avec honnêteté et cohérence est une tâche essentielle pour nous tous, ou au moins pour ceux qui s’efforcent de vivre une vie contrôlée.

Il est possible que la vision contemporaine la plus populaire de la vie soit la conviction d’un « progrès inévitable « . La force de l’évidence de cet opinion est principalement technologique. A une époque nous étions des hommes des cavernes, puis, nous avons construit des maisons de marbre ou de granit, maintenant nous avons des smartphones et l’accès internet à des soins médicaux subventionnés par le gouvernement – sans oublier des bombes à bunker et des missiles nucléaires.

La vie peut être (et a été) améliorée et prolongée par la technologie, et pour une large mesure c’est bien. Mais, au-delà des innovations technologiques, « progrès  » signifie souvent célébrer les vents culturels prédominants, en dépit d’inhérentes contradictions et ironies internes.

Les technologies de fast-food ont leur place, bien entendu. Mais une « idéologie de fast-food » familiale élimine facilement les repas en famille, au préjudice de la famille en tant qu’école du véritable amour humain. Et quand les parents admettent l’égout de l’Internet comme baby-sitter, pourquoi s’étonner que les jeunes privés d’amour, ennuyés et nerveux se tournent vers le sexe occasionnel les drogues et le crime.

En fait, outre les avancées technologiques, il y a assez peu d’évidences en faveur du « progrès inévitable » de l’existence humaine. Si nous pensons sérieusement aux circonstances de la vie humaine – de la vie au cœur des cités, à la vie sous la loi de la Sharia – nous devons admettre que nous sommes toujours sur le précipice de la barbarie. Et, en dépit de meilleurs efforts technologiques, l’immortalité reste toujours hors d’atteinte.

Le pendule oscille rapidement des avocats du « progrès inévitable » aux irritants « réalistes des faits de la vie » . Leur vision est beaucoup plus proche des simples vérités de notre existence: Nous sommes nés ; nous vivons ; nous mourrons. Ceux qui soutiennent ce « cycle de vie » de base ont généralement des attentes raisonnables de la vie: bonne santé et bonne fortune, paix et sécurité, famille, bon moral, et quelques amis – peut-être même des réductions d’impôts pour stimuler l’économie.

Mais ces aspirations raisonnables en elles-même cachent une bien plus profonde inquiétude interne. Ainsi, le réaliste sans Foi est forcé de contrôler son imagination. Quand le temps passe, la mort plane, complétant le cycle, ou amenant le cycle à une fin futile. Pour le réaliste qui pense, toutes choses et toutes les aspirations ne mènent à rien. Ou, ainsi qu’un texte ancien le décrit,  » vanité de vanités, tout est vanité ».

Le désespoir existentiel des réalistes est merveilleusement étudié dans le livre de l’Ecclésiaste de l’Ancien Testament. L’écrivain américain Thomas Wolfe, l’observateur brillamment réaliste des cultures, est probablement disproportionné dans ses louanges de l’Ecclesiaste: « De tout ce que j’ai jamais vu ou appris, ce livre me paraît le plus noble, La plus sage et la plus forte expression de la vie de l’homme sur cette terre – et aussi la plus haute fleur de poésie, d’éloquence et de vérité…..l’Ecclésiaste est le plus grand écrit que j’ai connu, et la sagesse qu’il exprime est la plus durable et profonde ». Mais l’Ecclésiaste n’est pas l’Evangile.

Le réaliste rejette facilement le sentimentalisme de ceux qui ont foi dans « l’inévitable progrès  » de l’homme. Mais il est souvent limité par des faits empiriques et de la même manière, il refuse de regarder vers l’infini. Il est donc incapable de saisir la signification de son existence sans l’évidence offerte par la foi. Le réaliste sans la foi, comme le sentimentaliste, est pris au piège; sa vision de la vie est trop étroite et donc en quelque sorte irréaliste.

Dans une des phrases les plus curieuses de l’Ancien Testament, Isaïe prophétise : » Ainsi en est-il de ma (celle de Dieu) parole qui sort de ma bouche; elle ne retournera pas à moi sans effet, sans avoir exécuté ma volonté, sans avoir accompli ce pourquoi je l’ai envoyé  » (Is. 55:11). C’est un passage-clef de l’Ancien Testament qui unifie toute la Révélation divine.

Si la Parole de Dieu, qui jaillit de la bouche du Père, s’est élevée du royaume des morts dans l’histoire, alors tout s’intègre dans la lumière de la Résurrection. L’épreuve de foi d’Abraham préfigure la Crucifixion, la terre promise des Israélites est remplacée par « la Jérusalem nouvelle et céleste ». Toute l’histoire a changé de direction avec la perspective de la vie éternelle et devient compréhensible. Les questions philosophiques torturées de l’Ecclesiaste sont résolues. Tout n’est pas vanité.

Tout est vraiment cohérent. Le fait de la Résurrection nous permet de recalibrer et de rassembler la totalité des éléments de la Révélation Divine à travers le cadre de la Foi des Apôtres. Le Verbe Incarné est retourné au Père et nous demande de suivre son exemple. Dieu « nous envoie son Esprit Saint et il renouvelle la face de la terre » avec les Sacrements. Chaque être qui souffre prend une nouvelle figure de rédemption dans le Christ à cause du fait du Sépulcre vide.

Le triomphe de Dieu n’est pas un effacement ou une subordination de l’homme. Avec Sa Resurection, comme elle a été rapportêe par les êvangelistes et comme elle a été témoignée par les martyrs de l’Eglise primitive, Jésus, le Verbe fait chair, a accompli parfaitement ce que Dieu voulait : Notre libération du péché et de la mort. La Rêvélation Divine telle qu’elle a êté transmise dans la Bible, devient l’histoire entière de la puissance de la Parole de Dieu. Et Sa rencontre avec l’homme ne nous réconcilie pas seulement avec Dieu. Dans le Christ, notre vie reçoit une nouvelle signification et elle est, à tout jamais, réconciliée avec la promesse de la vie à venir.

Pâques est juste une sémaine derrière nous, mais cela vaut la peine de répéter de nouveau : Il est réssucité !

Source : https://www.thecatholicthing.org/2017/04/23/the-coherence-of-faith/

Tableau : Vanité, par Pieter Claesz, 1628.

Le père Jerry Pokorsky est un prêtre du diocèse de Arlington. Il est le curé la paroisse St Catherine of Siena à Great Falls, Virginie