« La Vierge Marie, c'est la France » - France Catholique

« La Vierge Marie, c’est la France »

« La Vierge Marie, c’est la France »

Élisabeth de Balanda, déléguée générale de l'association Ars latina, prépare une exposition sur « la Vierge Marie et la France », qui verra le jour à l’automne. En avant-première pour France Catholique, elle en dévoile les contours et l’objectif.
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Marie et Élisabeth à La Visitation. Portail Royal de la cathédrale Notre-Dame de Chartres, XIIe siècle.

Marie et Élisabeth à La Visitation. Portail Royal de la cathédrale Notre-Dame de Chartres, XIIe siècle.

© Gilles Fresson. Rectorat de la cathédrale.

Pourquoi cette exposition ?

Élisabeth de Balanda : L’objectif est d’abord de faire découvrir la beauté de la création, et de la re-Création divine opérée grâce à la Vierge Marie, à travers une exposition itinérante de photos de très grand format – 1m30 de haut — sur fond noir, qui décuple le beau. Elle permettra d’embrasser, d’un seul regard, mille ans d’histoire de la sculpture, romane ou gothique, renaissante ou baroque, moderne ou contemporaine, conservée en France.

Comment définiriez-vous ce lien particulier entre la France et la Vierge Marie ?

Toute notre histoire, en particulier celle des saints, est liée à Marie. Par exemple, il me semble qu’il y a un fil rouge, marial, qui traverse les siècles : entre, d’un côté, le franciscain Duns Scott qui n’est pas français, mais qui défend à la Sorbonne l’Immaculée Conception de la Vierge au XIIIe siècle. Et plus tard, les apparitions à la chapelle de la Médaille Miraculeuse, en 1830, (« Ô Marie, conçue sans péché »), et ensuite à Lourdes, en 1858 – « Je suis l’Immaculée Conception ». C’est unique dans l’histoire du monde ! Pensez aussi à tous ces pauvres, qui, comme Bernadette, ont eu l’honneur d’apparitions mariales.

Qu’en est-il de cette vocation à l’universalité de notre pays, et quel lien avec Marie ?

À la fin du XIXe siècle, 80 % des religieuses missionnaires étaient françaises et, en 1950, 50 % des prêtres missionnaires étaient français. Rayonnement spirituel bien sûr, mais aussi conséquence de la persécution et de l’expulsion des ordres religieux, condamnés à fuir vers l’étranger, sous la terreur et en 1905.

C’est bien cette France-là, universaliste, qui s’est révélée à nos yeux, au vu des réactions internationales après l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Cette France dont Marie est la sainte patronne depuis que Louis XIII l’a consacrée à Notre-Dame de l’Assomption, en 1638. Suivi, longtemps plus tard, par le pape Pie XI qui ne fera que confirmer ce lien étroit en 1922, par sa bulle Galliam Ecclesiae filiam primogenitam (cf. page suivante). Le Souverain pontife adjoindra au patronage de la Vierge, Jeanne d’Arc, pour la politique, et Thérèse de Lisieux, pour la mission.

Ainsi, en voyant Notre-Dame brûler, et le monde entier venu pleurer avec les Français, nous avons été ramenés à notre vocation propre. Avec pour injonction le réveil de cette France chrétienne. Lorsqu’on a tant reçu, il faut donner à son tour.

Une renaissance est-elle possible ?

Récemment, de nombreux pèlerinages ont repris vie, parce que les gens ont besoin d’incarnation. Sans compter la multiplication des groupes de prière marials… En 2014, juste avant la série d’attentats en France, l’archevêque de Paris a décidé de renouveler le pèlerinage (fluvial) à Marie, lors de la fête de l’Assomption. À partir de cette renaissance de la prière à la Vierge Marie, tout est possible.

Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans le magazine.