La Vallée des Morts de la Guerre civile espagnole de1936 - France Catholique

La Vallée des Morts de la Guerre civile espagnole de1936

La Vallée des Morts de la Guerre civile espagnole de1936

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Le plus grand cimetière de la guerre civile espagnole aux portes de Madrid est au coeur d’une douloureuse affaire politico religieuse en Espagne.

On sait de mémoire du passé que ce lieu fut choisi par Franco pour en faire le Cimetière National où reposent 33 847 dépouilles enterrées comme disparues, identifiées ou anonymes pendant et après guerre.

La Vallée des Morts, “Valle de los Caidos” en espagnol attire par milliers les visiteurs chaque année venant s’y recueillir comme les 262 860 personnes en 2016 recensées parmi les visiteurs.

En 1958 le monastère de Silos détacha à la demande de Franco quinze moines bénédictins venus pour assurer “la mémoire spirituelle des disparus” de ces affrontements de la guerre de 1936.

“Morts pour Dieu et pour l’Espagne” !

Une vie s’y est établie au coeur du monastère, une école, des boutiques, une librairie, des hôtels de passage, et des terrains de sport pour les usagers du couvent.

L’etat espagnol attribue une enveloppe de 340 000 euros au couvent pour les servitudes du fonctionnement annuel des services de l’entretien et de l’hospitalité des visiteurs.

Le site est administré par le Patrimoine National mais demeure propriété privée des Bénédictins du lieu.

Ce sera l’objet du litige ouvert à propos de ce bien public mais fermé de fait et protégé par les bénédictins en vertu du réglement qui leur octroie dès leur arrivée des droits et des devoirs.

Une famille descendante la famille Lapena de plusieurs membres assassinés pendant la guerre civile, a pu obtenir de la part du Tribunal Constitutionnel espagnol le droit sous main de justice d’accéder à la dépouille de leurs disparus mais en vain, car le Père Prieur de la Vallée des Morts s’oppose “à tout accès en ce lieu et à la possibilité laissée à la famille d’y exhumer les morts et de faire faire des prélèvements sur leur dépouille.”

La Conférence Episcopale Espagnole alertée par ces faits rendus publics par les médias a fait connaitre par Mgr Blazquez, le président de la conférence, “son désaccord sur le principe mais a souligné le statut particulier du monastère administré par son prieur et le Père Abbé de Solesmes en france, bénéficiant du statut canonique des couvents au sein de l’Eglise.

A ce jour le Sénat espagnol voulut convoquer à Madrid le père prieur du couvent pour obtenir d’une commission d’experts des explications sur le statut légal de la Vallée des Morts, de la guerre espagnole mais le prieur du lieu refusa de répondre à la convocation.

Depuis 1982 la gestion du cimetière revient au Patrimoine National mais de fait est toujours administré par les Bénédictins.

En 2011 les décisions du Sénat pour revoir les usages n’ont encore donné de réponse satisfaisante, jusqu’en novembre 2017 où le dossier est revenu encore sur la table du Sénat espagnol.

Franco est inhumé dans l’autel central de l’église du couvent, José Primo de Rivera est également placé en l’édifice au milieu de milliers d’autres citoyens enterrés dans cet endroit mémoriel espagnol.

Selon l’article 1242 du droit canon régissant les pratiques de l’église, “seuls les cardinaux, évêques et le pape” pouvant accéder à ces espaces de l’histoire d’un pays, l’objet du différend actuel court les allées du pouvoir, celles de l’Église espagnole et les partis politiques divisés sur le sort et la gestion de la Vallée des Morts aujourd’hui.

Une délégation de sénateurs a décidé de se rendre le 26 mars prochain in situ, le prieur ayant décliné l’invitation du sénat, et les discussions semblent s’ouvrir désormais entre les Bénédictins et le Ministère du Patrimoine espagnol sur le futur de ce lieu emblématique de l’histoire nationale !

FX Esponde