La Sainte Famille - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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La Sainte Famille

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En ce dimanche nous célébrons la fête de la Sainte Famille. Les crèches illuminées dans nos églises témoignent intensément de la solidité de la famille en tant que réalité humaine de tous temps comblée de grâces. Dieu a choisi une famille chez les hommes pour y faire venir Son Fils incarné Sauveur du monde.

La splendeur en ce monde d’un homme et d’une femme se mariant et ayant des enfants est devenue le modèle pour la naissance et la croissance du Sauveur dans le monde du Peuple de Dieu. La réalité selon la création est devenue réalité pour le salut par le pouvoir de l’Esprit de Dieu: « la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre.» (Lc, 1:35).
Remarquons qu’en ce dimanche il n’est pas question de scènes familiales idylliques d’enfants gambadant sur la pelouse tandis que les parents se reposent sous la véranda. Au contraire, on nous parle des menaces planant sur la Sainte Famille.

Il lui faut fuir vers l’Égypte pour échapper à la rage meurtrière du roi Hérode. Des réfugiés, comme il y en a beaucoup de nos jours. Et c’est ensemble qu’ils ont fui en Égypte. Pas question d’abandonner l’enfant. En dépit des circonstances, la famille en demeurant unie a pu faire face à la menace. La Divine Providence protégeait le groupe naturellement constitué de la mère, du père et de l’enfant. Par des messages célestes la famille fut guidée vers l’Égypte, puis à son retour vers Nazareth.

George Bernard Shaw a dit un jour: « le plus grand service que quelqu’un puisse rendre à son pays et au genre humain est sans doute d’élever une famille.» L’existence stable d’une famille au fil des temps est un service inestimable rendu à l’humanité entière.

C’est un peu comme si une famille faisait écho à la Sainte Famille en participant au service de toute l’humanité. Vatican II a largement cité ce riche réseau relationnel que constitue la famille. Le mot « famille » est tout d’abord employé pour désigner l’humanité tout entière et l’Église est appelée à soutenir cette idée:

« Le monde qu’il a ainsi en vue est celui des hommes, la famille humaine tout entière avec l’univers au sein duquel elle vit. C’est le théâtre où se joue l’histoire du genre humain, le monde marqué par l’effort de l’homme, ses défaites et ses victoires. Pour la foi des chrétiens, ce monde a été fondé et demeure conservé par l’amour du Créateur. » (Gaudium et Spes, 2)

Au sein de cette communion souvent sous-estimée, que l’Église s’efforce de développer, le Concile a mis l’accent sur deux formes de relations auxquelles on ne peut échapper, la famille et la structure sociale. On ne peut s’en passer car


« Le caractère social de l’homme fait apparaître qu’il y a interdépendance entre l’essor de la personne et le développement de la société elle-même.» (Gaudium et Spes, 25).

Voilà la clé: pour grandir et se développer l’être humain a besoin d’un certain environnement. D’une liste certes pas exhaustive tirons d’abord la présence d’un homme et d’une femme. Nous avons besoin d’assister au plein épanouissement de l’homme, homme et époux, et au plein épanouissement de la femme, femme et épouse. Il y a bien des domaines de la vie où ise produisent des interactions entre jeunes et anciens, entre homme et femme, et dans encore bien d’autres cas.

Dans le mariage, union d’un homme et d’une femme, il y a une « osmose de personnalités » par la connaissance et le désir (Gilson). Ils forment une unité morale et physique qui aboutit finalement à des enfants. Vatican II décrit ainsi cette union :


« De même, l’égale dignité personnelle qu’il faut reconnaître à la femme et à l’homme dans l’amour plénier qu’ils se portent l’un à l’autre fait clairement apparaître l’unité du mariage, confirmée par le Seigneur. Pour faire face avec persévérance aux obligations de cette vocation chrétienne, une vertu peu commune est requise : c’est pourquoi les époux, rendus capables par la grâce de mener une vie sainte, ne cesseront d’entretenir en eux un amour fort, magnanime, prompt au sacrifice, et ils le demanderont dans leur prière.» (Gaudium et Spes, 49).

L’histoire de la Sainte Famille rayonne de ces qualités et demeure exemplaire pour les familles chrétiennes confrontées à des tensions mutuelles et aux immenses difficultés de la vie en ce monde.

L’immensité spirituelle et psychologique de la famille s’étend de sorte que « la famille est une école de profonde humanité.» (Vatican II). Par leur grande intensité, leur nombre et leur diversité, les interactions dans la vie familiale poussent chacun des membres à prendre des attitudes enrichissantes et à se comporter vraiment comme une mère, un père, un fils, une fille.

Ceci implique, naturellement, la grandeur de cœur et l’esprit de sacrifice qui sont l’empreinte du Christianisme. Les crèches dans nos maisons et nos églises nous parlent de cette vivante communion et de l’ouverture vers l’humanité. Elles nous parlent aussi d’une vie imprégnée de la Providence du Dieu Tout-Puissant telle qu’on peut la connaître dans une famille — et nulle part ailleurs.

Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/holy-family.html

Tableau : la Sainte Famille par Turner (vers 1800)


NDT: texte français de Gaudium et Spes sur le site http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_cons_19651207_gaudium-et-spes_fr.html