LE PITHÉCANTHROPE ET LE JARDIN - France Catholique
Edit Template
Van Eyxk, l'art de la dévotion
Edit Template

LE PITHÉCANTHROPE ET LE JARDIN

Chronique n° 287 - F.C. - N° 1604 - 9 septembre 1977

Copier le lien

Une lectrice de la Seine-Maritime me pose une question que j’aurais dû, en effet, depuis longtemps, traiter ici.

Souvent, écrit Mme…, je me demande si notre foi n’est pas en contradiction avec ce que la science expérimentale découvre, et cela me trouble. Par exemple, comment peut-on concilier l’idée chrétienne d’une humanité supérieure à l’origine, puis d’une chute, d’une faute ayant nécessité ensuite l’Incarnation et la Rédemption ; comment peut-on concilier cela avec ce que la science semble découvrir, c’est-à-dire une humanité montant au contraire de l’animal à l’homme, et en route vers plus de conscience ?

Voilà une question clairement posée, et à laquelle, je l’avoue, j’ai beaucoup réfléchi sans guère trouver de lumière du côté de la « nouvelle théologie », bien plus préoccupée de « concilier » la religion avec les fausses sciences et les idéologies réfutées par l’expérience qu’avec les faits dûment avérés, comme l’existence de tel fossile dans tel terrain à telle époque.

Je prends la responsabilité d’écarter d’un revers de main, et même, accordez-moi ce petit plaisir, avec ricanement et haussement d’épaules, les contorsions intellectuelles, ou se croyant telles, visant à « expliquer » par la mythologie, la critique historique, la psychanalyse, la lutte des classes, ou que sais-je encore, les faits réputés invraisemblables rapportés dans les Écritures. 1

Invraisemblables par rapport à quoi ? Par rapport à quoi, ô ignorants ? Est-il « vraisemblable » que dans l’expérience de Young, le corpuscule ayant franchi les deux fentes comme une onde se trouve réellement, mais stochastiquement partout à la fois, jusqu’au « tilt » qui annonce son arrivée en un point précis, un seul, de l’écran ? Ô ratiocineurs qui noircissez des volumes sur la localisation du corps du Christ après sa résurrection, si vous êtes assez intelligents et éclairés pour mettre tranquillement le Corps divin sous votre petite loupe, vous aurez bien quelque idée à suggérer aux physiciens qui, depuis un demi-siècle qu’ils y réfléchissent, ne parviennent pas à trouver le moyen de localiser un méchant électron ou photon, et ont même établi plusieurs très beaux théorèmes (de von Neumann, de Bell, d’Everett) montrant que c’est là un projet irréalisable par la physique.

Donc, premièrement, et sans hésitation, les docteurs qui prétendent scruter les réalités infinies exprimées par les Écritures sous l’oculaire de leur pédantesque fausse science, au trou ! S’ils sont assez malins pour nous expliquer le divin, alors qu’ils soient aussi assez bons pour distraire un petit éclat de leur lumière (qu’il nous faut présumer infinie, compte tenu de son objet) en faveur des vrais savants, qui, eux, ne savent que trop bien l’étendue de ce qu’ils ignorent, ne connaissent que trop bien les limites de ce qu’ils peuvent dire sans risquer le cabanon. « Je te rends grâce d’avoir caché cela aux sages et de l’avoir révélé aux petits enfants. » 2

Ces sages-là, donc, au trou ! Je parle, bien entendu, du papier qu’ils gâchent, et pour le reste, je leur souhaite mille prospérités dans ce monde et dans l’autre, qui, je crois, les surprendra quelque peu.

[|*|]

Bon, et cela fait, passons au sérieux de la question. Il nous est dit que l’homme a chu, qu’il a perdu son état d’innocence, que sa descendance a dès lors connu les angoisses et les douleurs 3, enfin que le Créateur l’a rachetée par l’Incarnation et la Rédemption. Et d’autre part, nous découvrons dans la terre les restes fossilisés de notre ascendance, qui à travers les millions d’années nous rattachent au monde animal, et plus précisément, il y a peut-être trente millions d’années, à un petit animal pesant au plus quelques kilos, qui courait dans les prairies tropicales et se nourrissait d’insectes.

À ce point, l’idée vient peut-être à quelques lecteurs que je m’en vais, par quelque ingénieuse spéculation inédite tirée de ma cervelle, montrer que « science et religion peuvent très bien se concilier », que par exemple, l’épisode du jardin peut très bien s’être déroulé comme ci et comme ça, mettons : au temps du pithécanthrope, si l’on suppose que le jardin était ci et le pithécanthrope ça.

J’en demande pardon à ces lecteurs, mais il faudrait être ignare comme un « nouveau théologien », n’avoir aucune idée de la complexité réelle des choses, aucune vue, même grossière, de l’abîme insondable où lentement progressent les sciences du monde physique (les seules sûres et fiables, et par leur nature, pourtant, les plus simples !), il faudrait, de surcroît, avoir décidément perdu la tête, pour s’imaginer pouvoir confronter les deux ordres de connaissance tirées de la science et de la foi. Ce petit jeu était bon peut-être quand on ne savait rien ! ou même quand Lord Kelvin (vers 1897) annonçait sans rire que « la physique était pratiquement achevée » ! 4

Souvent (peut-être l’ai-je déjà dit ?), je me délecte à lire la grande Encyclopédie des sciences naturelles en 17 volumes, rédigée du temps de Louis XVIII, par la fine fleur de l’Académie des Sciences. Ces braves gens couverts d’honneurs savaient tout ! Ils avaient tout compris ! À l’article « Magnétisme », on lit que « les récentes expériences de MM. Ampère et Oersted ne laissent pratiquement plus rien à découvrir dans ce domaine qui a un moment attiré la curiosité des savants ! » Lecture délectable, lecture hilarante, merveilleux lavage de cerveau à l’usage des cuistres ! Ils écrivaient cela, et avec quelle assurance, avant Faraday, avant Maxwell, avant Planck et Einstein, qui eux-mêmes ne savaient rien de la moderne magnéto-hydrodynamique et de tant d’autres chapitres du magnétisme ! 5

Mais, et l’Écriture ? Comment tout de même la comprendre sans penser au pithécanthrope, à l’australopithèque, etc. ?

Pour répondre à cette question, je m’appuie fermement sur la science. Je sais, grâce à elle, que la vérité ultime est infiniment compliquée. À moins qu’elle ne soit infiniment simple, auquel cas elle ne nous sera accessible qu’au terme d’un effort infini, ce qui revient au même. Infini vous fait peur ? Ce n’est pas une évaluation scientifique du temps, de l’effort, etc. ? Soit. Mais dans des milliards et des milliards d’années, il y aura encore des êtres pensants, et qui continueront de chercher. Nous, nous cherchons depuis quelques siècles.

Et nous voudrions mesurer avec la science actuelle l’ultime vérité ? Supposons (c’est ce qu’enseigne l’Écriture) que Dieu nous ait voulu faire entendre le maximum que l’homme puisse entendre. Cela s’appelle une Révélation. L’objet d’une révélation venant de l’Infini est forcément un mystère. De cela aussi nous sommes avertis. Si ce n’était un mystère, ce serait une information dépassée dans vingt ans. 6

Je dis par conséquent que les récits des Écritures sont ce qui, dans tout langage humain imaginable, approche le plus de la vérité inaccessible. Je crois qu’on est plus près de cette Vérité en croyant à la littéralité du jardin, du serpent, de l’arbre, etc., même si cela s’est passé autrement.
Autrement ! Mais comment, alors ? me direz-vous. Eh, je suis précisément en train d’énoncer que tout « autrement » imaginable ne peut que s’éloigner de la vérité dernière, inaccessible à l’homme. Ne me demandez donc pas ce qui s’est réellement passé, puisque toute réponse que je pourrais faire ne saurait être que moins vraie que celle du Livre, que toute sauce scientifique ou pseudo-scientifique ne saurait que l’obscurcir.

Voilà que j’arrive au bas de ma page ayant encore beaucoup à dire là-dessus. Ce sera pour une autre fois.

Aimé MICHEL

Chronique n° 287 – F.C. – N° 1604 – 9 septembre 1977. Reproduite dans La clarté au cœur du labyrinthe, Aldane, Cointrin, 2008 (http://www.aldane.com » www.aldane.com), chapitre 26 « Commentaires bibliques », pp. 659-661.

Les notes de (1) à (6) sont de Jean-Pierre ROSPARS du 24 août 2013

  1. Sur ces ricanements et haussements d’épaule voir par exemple les chroniques n° 298, La Bible confrontée aux affirmations de la science, mise en ligne le 05.04.2009, et n° 87, L’énigme du deuxième cadavre, mise en ligne le 10.05.2010, où il est justement question de « la localisation du corps du Christ après sa résurrection ». Aimé Michel a bien vu que les explications « par la mythologie, la critique historique, la psychanalyse, la lutte des classes, ou que sais-je encore, [d]es faits réputés invraisemblables rapportés dans les Écritures » s’en prennent à un point fondamental du christianisme. Ces « explications » se situent dans un climat intellectuel qui se développa dans les années 60 et aboutit à la déchristianisation de la France. Il s’en prend ici aux « nouveaux-théologiens » mais il sait, d’autres passages le montrent, que le mal est plus profond.

    A la même époque le même diagnostic est porté par l’économiste et sociologue Jean Fourastié : « Au lieu de vivre le surnaturel, écrit-il, on a voulu l’expliquer, la rationaliser, le “verbo-conceptualiser”… » (Ce que je crois, p. 202). « A l’heure actuelle, le dérèglement approche des points de rupture. Au cours où vont les choses, la théologie chrétienne, répudiant au surnaturel, risque de se résoudre en politiques. » (Le long chemin des hommes, p. 225). « On nous fait une Église de militants, enfermés dans un certain nombre de préoccupations, certainement respectables, mais qui sont différentes de celles du peuple » (L’Église a-t-elle trahi, p. 127). Il parle même de « l’iconoclastie du clergé français » (Ce que je crois, p. 210) dont il détaille ainsi les errements : « Erreur sur les causes de la déchristianisation des Français ; ralliement aux idées dominantes du siècle, au moment où elles commençaient de craquer ; poussée de cléricalisme “progressiste” ; substitution d’opinions politiques, économiques et sociales aux enseignements traditionnels de la foi ; ignorance de l’ethnologie ; ignorance des résonances profondes, mépris et sac des pratiques populaires, des rites, de la liturgie, de la langue sacrée, du sacré… (…) Comment juger l’arbre autrement que par ses fruits ? Loin d’enrayer la lente régression de la pratique religieuse et des “vocations”, que la lente montée du réalisme scientifique engendrait depuis deux siècles, la “mise à jour“ de l’Eglise de France déclencha une débâcle que les parcimonieuses statistiques publiées mesurent dramatiquement. » (op. cit., p. 200). Par exemple, le nombre d’ordinations de prêtres qui variait autour d’un bon millier par an durant toute la première moitié du XXe siècle jusqu’en 1963 (encore 917 ordinations), déclina brutalement ensuite pour osciller autour de 170 par an au cours de la décennie 1970-1979. Le nombre des abandons de vie religieuse fit plus que doubler de 1965 à 1973, passant de 160 à 353. Selon les sondages 35% des Français se déclaraient « catholiques pratiquants » en 1950 et 1962, contre 22% en 1971, 14% en 1978, 4% aujourd’hui.

    L’opinion majoritaire sur cette évolution, celle dont les médias se font l’écho empressé sinon enthousiaste (il suffit d’écouter une radio comme France Inter pour le constater), est qu’elle était inéluctable, en accord avec la vision « moderne » du monde, seule compatible avec le progrès des sciences, qu’il ne reste donc rien de ces vieilles lunes auxquelles ne peut répondre qu’une totale indifférence. Aimé Michel a souvent expliqué, ou faut-il dire tenter d’expliquer, à quelle point cette opinion est superficielle et à courte vue. Jean Fourastié fut lui aussi témoin lucide de ces errements. Laissons-lui encore la parole sur deux points complémentaires :

    « Cela étant, ou bien l’humanité retrouvera une conception surréelle du monde, et alors elle sera en continuité avec les grandes religions d’hier et d’aujourd’hui. – Ou bien elle n’en retrouvera pas, et alors je crois qu’elle ne pourra que périr ; ou plus exactement : périront ces groupes d’hommes dont les cultures auront été impuissantes à conserver ou à retrouver le sens du surréel. » (op. cit., p. 207 ; Fourastié appelle surréel la partie du réel que nous ne connaissons pas encore ; l’existence du surréel ne fait scientifiquement pas de doute : elle est vérifiée tous les jours par la recherche scientifique qui, sans lui, s’arrêterait instantanément).

    « Pourquoi, dans ces conditions, rester fidèle à une Eglise qui boite, qui erre, qui déraille, qui faute… ? Parce que je n’ai jamais attendu de perfection d’une institution humaine réelle, même, et peut-être surtout, si elle est chargée de présenter aux hommes ce surréel nécessaire mais mystérieux. Parce que je n’ai jamais attendu du surréel vrai lui-même la perfection de la vie terrestre, mais seulement, à l’échelle des grands nombres et au niveau de la survie millénaire, une certaine réduction du délire néocéphale, et des solutions quelque peu moins dures que l’instinct. » (op. cit., pp. 202-203 ; Fourastié oppose le néocéphale, siège de la pensé rationnelle, au paléocéphale, siège des « instincts » ; voir à ce propos la chronique n° 142, Notre crocodile intérieur – Les bases neurophysiologiques de la dualité de notre nature, 01.04.2013).

  2. Matthieu, 11, 25 ; Luc, 10, 21. Claude Tresmontant note : «  Et tu les as révélées aux petits… On peut traduire aussi : aux petites gens, aux gens simples. » Évangile de Luc, O.E.I.L., Paris, 1987, p. 468. Aimé Michel fait allusion à ce logion dans la chronique n° 255, Les mouches – Ces théologiens sérieux qui repoussent l’idée d’une Personne divine (11.02.13).
  3. Le thème de la Chute, du péché originel, traité dans cet article et le suivant est abordé sous un autre angle dans la chronique n° 257, Le Dieu des Savants – Les horreurs de la nature et la loi morale dans un univers animé par une pensée, mise en ligne le 25.02.2013.
  4. Comme je le laissais déjà entendre en note de la chronique n° 156, Le physicien dans le laboratoire – Entre pessimisme et espoir (13.06.2011), il n’est nullement certain que Lord Kelvin ait été l’auteur de cette célèbre affirmation. Par contre, A.A. Michelson, le premier prix Nobel américain de physique, remarquait en 1894 dans un discours à l’université de Chicago : « Quoiqu’on ne soit jamais sûr de pouvoir affirmer que le futur de la science physique ne réserve aucune merveille encore plus étonnante que celles du passé, il semble probable que la plupart des grands principes fondamentaux ont été fermement établis et qu’il faut principalement chercher des progrès futurs dans l’application rigoureuse de ces principes à tous les phénomènes qui attirent notre attention. C’est ici que se révèle l’importance de la science de la mesure, là où les résultats quantitatifs sont plus nécessaires que le travail qualitatif. Un physicien éminent a noté que les vérités futures de la science physique sont à attendre du côté de la sixième décimale. »

    Nicholas Rescher (Le progrès scientifique, trad. Par I. et M. Rosier, PUF, Paris, 1993, p. 28), qui cite cette déclaration de Michelson, indique qu’il n’a pas trouvé d’éléments permettant de confirmer que le « physicien éminent » auteur de cette affirmation était Lord Kelvin. Il ajoute « Par ailleurs, ceci ne correspond pas à la conception que Kelvin a si souvent soutenue (…), et c’est une grande injustice à l’égard de Kelvin que de voir en lui le premier partisan de la croyance optimiste fin de siècle en l’achèvement de la science, comme on le fait communément. » Bien entendu, cette réhabilitation de Kelvin, ne retire rien au fait que le sentiment fin de siècle, selon lequel la période héroïque des hauts faits de la science physique était terminée, était très répandu. Elle était même « typique de l’opinion des scientifiques entre 1875 et 1905 ». Il n’en résultait nullement un sentiment de fatigue, d’épuisement. Dominait au contraire « un sentiment d’allégresse, de fierté au vu de l’immensité de l’espace parcouru en quelques enjambées, sensation de puissance frisant l’orgueil démesuré que la conquête intellectuelle de la nature était pratiquement terminée ». Nous verrons prochainement quels progrès expérimentaux et théoriques ont mis fin à cette illusion.

  5. Je me souviens d’une visite chez Aimé Michel à Saint-Vincent dans les années 80. Nos entretiens se passaient habituellement dans son bureau à l’étage mais ce jour-là il m’avait emmené dans le salon, à l’autre extrémité de la maison, pour me faire entendre au piano quelques notes de musique illustrant son propos. Pauvre de moi qui n’entend rien à la musique et que toute notion de solfège déconcerte ! Comprenant mon désarroi mais notant mon attraction pour la vaste bibliothèque en épis située derrière moi, il m’avait invité à m’en approcher, à tirer ce gros vieux volume relié au milieu, oui, celui-là, et à l’ouvrir à l’article « Magnétisme » où je lus la phrase stupéfiante qu’il cite ici. Faut-il en rire ou s’en désoler ? Accabler ces savants de sarcasmes ou leur trouver des circonstances atténuantes ? C’était il y a presque deux siècles. Le monde moderne est sorti en grande partie des expériences jugées sans avenir d’Oersted, qui observa le premier (1820) qu’un courant électrique dévie une aiguille aimantée, et d’Ampère qui en quelques semaines en comprit la nature et en fit la théorie. Serait-on plus clairvoyant ou simplement plus prudent aujourd’hui ? Rien n’est moins sûr.
  6. Cette conception de l’Ecriture et de la Révélation est en parfait accord avec celle de Fourastié :

    « Le problème de la Révélation de Dieu aux hommes est voisin du problème qui consisterait pour un homme, à faire connaître à une cigale son existence et celle de l’Univers » (Le long chemin des hommes, p. 250).

    « On devra admettre que même le Dieu immense des galaxies a pu envoyer à l’homme des messages nécessaires à sa survie. On reconnaîtra que ces messages, adaptés aux étapes de la condition humaine, ne sont nullement contradictoires, mais complémentaires avec les enseignements de la science » (D’une France à l’autre, p. 283).

    « La Révélation n’a pas été la même dans tous les groupes humains, pas la même aux différentes dates de l’Histoire » (L’Eglise a-t-elle trahi, p. 120)

    « [P]ar la Révélation, Dieu donne aux hommes, non une connaissance scientifique, objective, analytique et descriptive de la complexité du réel et de son évolution, mais une représentation subjective, relative à ce que le cerveau de l’homme moyen peut en saisir, dans l’état de l’évolution biologique et culturelle où ce cerveau se trouve. La Révélation n’est jamais fausse, mais elle est toujours approximative et sommaire par rapport à celle qui conviendrait, par exemple, à des cerveaux de 1015 neurones (alors que le cerveau humain n’en a que 1012) ou aux hommes de l’an 3000 disposant d’informations, de concepts, de programmes informatiques prodigieusement plus nombreux et plus efficaces que les nôtres. Je compte donc sur la science et sur l’évolution pour expliciter l’annonce de la résurrection de la chair. En attendant, j’interprète librement et personnellement cette annonce en fonction du peu de connaissances que j’ai en matière de biologie et de biogenèse. » (L’Église a-t-elle trahi ?, p. 73).

    Inutile d’allonger la liste de ces citations : celles-ci suffisent pour, à la fois, établir la convergence d’idées entre les deux auteurs et inciter le lecteur à y réfléchir s’il le souhaite. Même dans France Catholique le propos de cette chronique fut mal compris ce qui obligea Aimé Michel à y revenir un mois et demi plus tard dans la chronique n° 293, L’homme-caillou, que nous mettrons en ligne dans quelques semaines.