L’ivraie, le blé, l’Enfer et le Royaume - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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L’ivraie, le blé, l’Enfer et le Royaume

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Dans l’évangile de ce jour, le passage sur le Jugement dernier est capital en ce qui concerne l’Enfer : dont la négation a causé tant de ravages. L’homme a souvent tendance à préférer ses cogitations, fussent-elles aventurées, que de suivre humblement ce qui est dit par la Parole vivante du Père, Parole incarnée en Jésus, le Christ ! L’évangéliste Matthieu1 rapporte les explications qu’Il donne au sujet de la parabole de l’ivraie et du bon grain : où l’on découvre qu’il ne faut pas arracher cette saleté d’ivraie2 tout emmêlée au blé : « de crainte qu’en l’arrachant le blé ne le soit avec elle » ! Et pourquoi cela ? Parce que l’on pourra, comme le dit saint Pierre Chrysologue, avoir la surprise de la retrouver convertie en blé, comme le fut Lévy, le collecteur d’impôts, en Matthieu, l’apôtre, et Saul, le persécuteur, en Paul, le fondateur … Où l’on voit également que le Mauvais dispose d’une armée de fils répandus au sein de l’armée des héritiers du Royaume ; que la moisson ne s’accomplira qu’à la fin de ce monde où nous vivons l’épreuve du temps ; que les moissonneurs seront les anges…

« De même que l’on ôte l’ivraie pour la brûler, ainsi en sera-t-il à la fin du monde : le Fils de l’homme enverra ses anges et ils arracheront de son royaume ceux qui font chuter les autres et ceux qui commettent le mal, et ils les jetteront dans la fournaise : là seront pleurs et grincements de dents.

» Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père… »

Oui, j’aime que le Seigneur ajoute : « Qui a des oreilles, qu’il entende ! » Qu’il comprenne que son salut dépendra de lui : il lui suffira d’écouter la Parole de Dieu et d’en vivre : l’ivraie qu’il est peut-être deviendra, sous l’action de la grâce, blé irréprochable. « Ainsi, celui que ce jour on juge hérétique demain se retrouvera fidèle ; et celui qu’à présent l’on tient pour pécheur plus tard se révèlera être un juste »3, écrit le Chrysologue.

Mais moi, pauvre pécheur et inconstant témoin, suis-je ivraie, suis-je blé ? Chimère toujours à craindre de verser sur le côté gauche de la route alors que le chemin à suivre vire à droite avant de contourner un obstacle insurmontable ?

Ma demande depuis toujours : ne pas mourir sans avoir reçu les derniers sacrements, la dernière visite de l’Attendu.

Dominique Daguet

  1. Matthieu XIII,36-43
  2. Ivraie /i.vʁɛ/ Nom féminin. Genre botanique Lolium, qui compte, entre autres, les espèces fourragères Lolium perenne L. (ivraie vivace, ray-grass anglais) et Lolium italicum (ray-grass).
  3. « Le blé, cette plante de première nécessité, est une véritable métamorphose. Buffon avait donc bien raison lorsqu’il disait : ‘’Avoir transformé en blé une ivraie stérile, n’est-ce pas une espèce de création ?’’ » (J. Déhès, Essai sur l’amélioration des races chevalines de la France, 1868)