L'homosexualité dans l'épître aux Romains - France Catholique

L’homosexualité dans l’épître aux Romains

L’homosexualité dans l’épître aux Romains

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Dans sa Lettre aux Romains, Saint Paul commence par saluer « tous les bien-aimés de Dieu qui sont à Rome ». Les mots qu’il utilise ensuite, cependant, nuancent cette salutation : « ceux qui sont appelés à être saints ». La communauté est appelée à la sainteté – l’entière raison de la lettre et de l’existence de la communauté romaine tient la première place.

Ce sont aussi les prémisses sur lesquelles est basé l’enseignement qu’il développe ensuite. Paul est qualifié pour enseigner, il a reçu «  la grâce de l’apostolat », et il propose l’Évangile, qui « est la puissance de Dieu pour le salut de tous ceux qui croient ». Le salut, signifiant la libération du péché et l’union avec Dieu, implique de devenir saint par l’action de Dieu. Seuls les saints peuvent être unis au Dieu saint.

Plus loin, Paul explique la nature de Dieu et la nature de l’humanité qu’Il maintient en vie et à laquelle Il se lie par grâce. L’humanité est dans une très mauvaise passe. Sa situation n’est pas neutre, bien plutôt les pensées, les paroles et les actions de l’homme sont entachées de péché : « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ».

La nature et les effets du péché sont alors décrits. Après cela, Paul propose la réponse à cette situation : « la justice de Dieu se révèle [dans l’évangile] ». La justice et la sainteté sont la nature même de Dieu. Donc Dieu n’est pas neutre non plus dans sa relation avec l’homme.

Maintenant, par l’Évangile, la justice est apportée à l’humanité. En fait, un homme « qui est juste par la foi vivra ». Il peut être uni au Dieu de justice. Paul savait qu’il citait les Écritures mais il n’a pas laissé d’indice de la provenance de sa citation.

La Lettre aux Hébreux dit : « celui qui est juste à mes yeux vivra par la foi, mais s’il retourne en arrière, je n’ai pas de plaisir en lui. » (Hébreux 10:38) C’est la même idée, à savoir que la relation avec Dieu est une relation entre personnes, du côté de l’homme elle est basée sur la foi, unissant le juste avec le Dieu juste dans la vie éternelle, mais débutant déjà dans ce monde où il vit dans la foi. Il est intéressant de noter que la foi implique toute la personne, corps et âme. L’alternative à une relation de foi est la perspective des hommes et des femmes qui « retournent en arrière » et donc deviennent injustes, corps et âme.

Comment décrire l’injustice ? Fondamentalement, la justice est reliée à la vérité, la vérité qui est Dieu, la vérité indispensable à une relation avec Dieu, et cette vérité est toujours exprimée dans la manière dont les choses sont créées pour fonctionner. Aucune de ces vérités n’est une construction humaine et donc aucune d’entre elles ne peut être traitée à la manière « c’est ainsi que je voudrais que ce soit », ce serait plutôt : « ce qui peut être connu au sujet de Dieu est évident… parce qu’Il le rend évident. » L’impie ou le méchant – par leurs paroles – nient cette vérité. En fait, ils vont même plus loin – ils « suppriment cette vérité. »

Vivre selon la foi, corps et âme, signifie reconnaître l’entière vérité de l’existence – c’est une des signification du mot catholique – et ne pas en sélectionner seulement quelques bribes. Pour l’être humain, reconnaître cette vérité, corps et âme, dans son entièreté « accorde à Dieu la gloire comme étant Dieu et Lui offre sa gratitude ». Épanouissant ainsi la relation avec Dieu.

Paul n’a pas du tout mentionné les sentiments. A la place, il donne toute sa responsabilité à la plus haute capacité de l’âme, la raison. Elle apprend de la révélation ce qui est réellement bon et elle guide la volonté pour faire ce qui est bon. Voici l’être humain authentique, agissant authentiquement, corps et âme !

L’autre alternative est de supprimer la vérité et alors les gens « deviennent vains dans leurs raisonnements, et leurs âmes insensées sont obscurcies. » Ou encore : « ils échangent la vérité de Dieu pour un mensonge et révèrent et adorent la créature plutôt que le créateur, lui qui est béni pour toujours. Amen. » En résumé, ils deviennent idolâtres dans l’âme.

Et voici la question centrale de ce chapitre de l’Épître aux Romains – sainteté ou idolâtrie dans le corps et l’âme ? L’homme ne peut pas poser des limites artificielles aux conséquences de ses actions. Au contraire, le Dieu Tout-Puissant est la base intime de toute action humaine (prenant naissance dans l’âme et s’exprimant dans le corps) et Il est adoré par la réalisation bénéfique des actions inspirées par Lui, c’est là que se trouve la valeur morale incontestable de nos actions. Ma satisfaction n’est pas la question !

Les conséquences de cette idolâtrie ? Écoutons Paul de nouveau : « Dieu les a abandonnés à des passions dégradantes. Leurs femmes ont échangé les relations naturelles contre des relations contre nature, et de même les hommes ont abandonné les relations avec les femmes pour brûler de désir les uns pour les autres. » L’idolâtrie dans l’âme débouche sur l’idolâtrie dans le corps.

En définitive, de tels hommes et de telles femmes se dégradent eux-mêmes dans ces activités en allant contre l’ordre de la réalité créée. Bien plus, toute une culture se développe basée sur leurs « esprits sans discernement », comprenant « non seulement des gens pratiquant [ces choses] mais d’autres qui approuvent ceux qui les pratiquent ».

Ce n’est pas la seule sorte d’idolâtrie qui surgit, parce qu’il y a énormément de façons de nier la vérité de l’existence. Par exemple, les gens deviennent « pleins de toutes formes d’immoralité, méchanceté, avidité et malice, pleins de jalousie, de meurtre, de rivalité, de perfidie et de malveillance. Ils sont cancaniers et colporteurs de ragots et ils haïssent Dieu. » Et tous ils promeuvent des cultures qui soutiennent leurs vices personnels. En bref, il y a toute une panoplie d’idolâtries possibles dès qu’on s’oppose à la vérité de l’existence qui nous conduit à Dieu.

De nos jours, certains pensent que c’est seulement une vision des choses en cours il y a 2000 ans. Mais la vérité de l’existence n’a pas changé. Et vouloir l’ignorer – comme nous le voyons maintenant autour de nous – même toujours au même résultat.


Bevil Bramwell, Oblat de Marie Immaculée, est un ancien doyen de l’université catholique de Distance.

Illustration : l’apôtre Paul par Raembrandt, vers 1657

source : http://www.thecatholicthing.org/2015/06/14/homosexuality-in-romans-one/