L’encyclique « à quatre mains » : Lumen Fidei - France Catholique

L’encyclique « à quatre mains » : Lumen Fidei

L’encyclique « à quatre mains » : Lumen Fidei

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De façon quasi subite, à peine espérée, nous arrive la première encyclique du pontificat de Pape François : « Lumen fidei » – Dans ce texte « à quatre mains » mais sous une unique signature notre Pape assume un travail laissé inachevé par Benoît XVI. D’un abord classique et didactique « La Lumière de la foi » se veut une récapitulation de l’essentiel de la foi catholique.

Avant de la présenter, en résumés succincts et forcément squelettiques, admirons, d’une part la piété filiale qui pousse le nouveau Pape à ne pas laisser se perdre rapidement dans l’oubli l’œuvre de son prédécesseur, et d’autre part l’humilité de celui-ci de se laisser comme dépouiller de son bien propre.

En quatre chapitres dont les deux premiers sont très clairement de marque « ratzingerienne », alors que les deux derniers en accusent une autre apparemment plus « bergoglienne ».

Touches rapides de notre part pour avoir envie… d’aller y voir de plus près, sur le choix du coup d’œil.

Premier chapitre

1 – Contraste entre la lumière partielle du soleil et celle universelle du Christ dans le croyant.

2 – Tout en s’accompagnant de paix la foi est recherche de vérité.

3 – Au delà des clartés de la raison et surtout de celles qui n’éclairent que l’immédiat.

4 – Venant de Dieu, par Jésus-Christ, elle est comme une étoile qui illumine nos horizons.

5 – C’est une expérience d’amour et de joie qui rend la vie grande et pleine.

6 – Dans la foulée du concile Vatican II et de son 50° anniversaire, l’Eglise a lancé l’Année de la foi, avec mise en évidence de son opportunité pour l’homme d’aujourd’hui.

7 – La présente encyclique reprend et continue celles de Benoît XVI sur les vertus théologales d’espérance et de charité.

8 – A la suite d’Abraham, le père des alliances personnelles de Dieu avec les hommes.

9 – Invitation à son écoute, sa mise en application, son cheminement.

10 – Imbrication de deux fidélités : l’homme est fidèle quand il croit aux promesses que Dieu lui fait ; Dieu est fidèle quand il donne à l’homme ce qu’il lui a promis.

11 – Dans la voix qui s’adresse à lui Abraham reconnaît un appel profond, inscrit depuis toujours au fond de son être,

12 –provocateur d’un exode et d’une marche en avant.

13 – L’histoire du peuple d’Israël se poursuit dans le sillage de la foi d’Abraham, histoire pleine des bienfaits de Dieu et de leur reconnaissance, mais avec les éclipses d’idolâtries toujours renaissantes, qui sont auto-adoration des œuvres et désintégration du sujet.

14 – Dans la foi d’Israël apparaît aussi la figure de Moïse, le médiateur du visage de Dieu.

15 – C’est en Jésus que se rassemblent toutes le lignes de l’Ancien Testament.

16 – Selon les évangélistes, le regard de la foi culmine à l’heure de la croix, croix glorieuse.

17 – A la lumière de sa résurrection la mort du Christ dévoile la fiabilité totale de l’amour de Dieu. Les chrétiens confessent son action permanente dans l’histoire.

18 – Pour nous permettre de le connaître, de l’accueillir et de le suivre, le
Fils de Dieu a pris notre chair, et ainsi sa vision du Père a lieu aussi de façon humaine. Sa marche et son parcours dans le temps.

19 – Celui qui croit, en acceptant le don de la foi, est transformé en une créature nouvelle. L’ « Abba, Père » est la parole la plus caractéristique de l’expérience de Jésus en nous,

20 – parole de salut, dans l’Esprit Saint qui alors nous habite.

21 – Le chrétien peut avoir les yeux de Jésus, ses sentiments, sa disposition filiale, parce qu’il s’est rendu participant de son Amour, qui est l’Esprit.

22 – La foi a une forme nécessairement ecclésiale : elle se confesse de l’intérieur du Corps mystique du Christ, communion concrète des croyants.

Deuxième chapitre

23 – Puisque Dieu est fiable, il est raisonnable d’avoir foi en lui, de construire sa propre sécurité sur sa Parole. Amen ! Amen !

24 – La foi n’est ni un beau conte ni un beau sentiment, elle a cause liée avec la vérité.

25 – Nous sombrons aujourd’hui (fruit du scientisme et réaction peut-être aux grands totalitarismes du siècle dernier) dans le relativisme. La question sur la « vérité de la totalité », qui est aussi une question sur Dieu, n’intéresse plus.

26 – C’est dans le cœur (Rom.10,10) que s’établit le type de connaissance propre à la foi. Celle-ci connaît dans la mesure où elle est liée à l’amour, le grand amour de Dieu qui nous transforme intérieurement et nous donne des yeux nouveaux.

27 – Si la vérité a besoin de l’amour, l’amour a besoin aussi de la vérité. Sans elle il ne réussit pas à porter le « moi » au-delà de son isolement et ne surmonte pas l’épreuve du temps.

28 – Dans la Bible, vérité et fidélité de Dieu vont de pair. Pour embrasser toute l’histoire du monde, depuis la création.

29 – Si la connaissance est liée à la vision dans le monde grec, elle l’est prioritairement à l’audition selon les données bibliques. Avec le désir subséquent de voir le visage de Dieu et de saisir son dessein.

30 – Comment arrive-t-on à cette synthèse entre l’écoute et la vision ? Cela devient possible à partir de la personne concrète de Jésus.

31 – S’y adjoint le toucher. Par son Incarnation, par sa venue parmi nous, Jésus nous a touchés, et par les Sacrements aussi il nous touche aujourd’hui…C’est seulement quand nous sommes configurés au Christ que nous recevons des yeux adéquats pour le saisir.

32 – Les premiers chrétiens trouvèrent dans le monde grec et sa faim de vérité un partenaire idoine pour le dialogue. La rencontre du message évangélique avec la pensée philosophique du monde antique fut un passage déterminant pour que l’Evangile arrive à tous les peuples.

33 – Application au cheminement de saint Augustin. Avec lui la lumière devient, pour ainsi dire, la lumière d’une parole, parce qu’elle est celle d’un Visage personnel, avec réverbération dans le cœur.

34 – Née de l’amour la foi n’est pas intransigeante Elle grandit dans une cohabitation qui respecte l’autre. Par ailleurs, en invitant à l’émerveillement devant le mystère du créé, elle élargit les horizons de la recherche scientifique.

35 – Celui qui se met en chemin pour faire le bien s’approche déjà de Dieu. (Renvoi à la Lettre aux Hébreux)

36 – Importance de la théologie, qui est une participation à la science que Dieu a de lui-même.. Sa liaison avec le Magistère du Pape et des évêques lui assure le contact avec sa source originaire.

Troisième chapitre

37 – La foi se transmet par contact, de personne à personne, comme une flamme s’allume à une autre flamme.

38 – Le passé de la foi nous parvient par la mémoire d’autres, des témoins. Il est de la sorte conservé vivant dans ce sujet unique de mémoire qui est l’Eglise.

39 – Après le bain de la nouvelle naissance, le catéchumène est accueilli dans la maison de la Mère pour élever les mains et prier avec ses frères le Notre Père.

40 – Outre l’intérêt du message oral ou des livres, le réveil de la foi passe par celui d’un nouveau sens sacramentel qui montre comment le visible et le matériel s’ouvrent sur l’éternel.

41 – Application au baptême, qu’on ne s’administre pas soi-même mais qu’on reçoit en entrant dans la communion de l’Eglise. Pour un engagement de la personne, devenue enfant de Dieu,

42 – Importance du catéchuménat pour les adultes.

43- Et pour les enfants de la démarche des parents. L’orientation du baptême sera corroborée ultérieurement pour les uns et les autres dans le sacrement de la confirmation, sceau de l’Esprit Saint .

44 – La nature sacramentelle de la foi trouve sa plus grande expression dans l’Eucharistie, à la foi acte de mémoire et passage du visible vers l’invisible. Le pain et le vin se transforment en Corps et Sang du Christ, lequel se rend ainsi présent dans son chemin pascal avec nous vers le Père.

45 – Toutes les vérités du Credo disent le mystère de la vie nouvelle dans la foi en tant que communion avec le Dieu vivant, Père, Fils et Saint Esprit.

46 – Quatre éléments résument le trésor de mémoire que l’Eglise transmet : la Confession de foi, la célébration des Sacrements, le chemin du Décalogue et la prière. (Renvoi à cet instrument fondamental qu’est le Catéchisme de l’Eglise Catholique).

47- En tant que lumière aux diverses composantes, il nous faut affirmer, contre les gnostiques d’hier et d’aujourd’hui, que la foi passe toujours par le concret de l’Incarnation. Sans différence de nature entre celui qui peut en parler longuement et celui qui n’a pas autant de capacité.

48 –Tous les articles de la foi sont reliés entre eux et n’en font qu’un, au point qu’en nier un seul, même celui qui semblerait de moindre importance, revient à porter atteinte à tout l’ensemble. Continuité de la doctrine dans le temps, avec sa capacité d’assimilation purificative des diverses cultures qu’elle rencontre. (Renvoi à John-Henry Newman).

49 – Au service de l’unité de la foi et de sa transmission complète, le Seigneur a fait à son Eglise le don de la succession apostolique. C’est par lui que peut nous parvenir intacte sa volonté (Saint Paul aux Anciens d’Ephèse. Ac.20,27)

Quatrième chapitre

50 – La foi ne se présente pas seulement comme un chemin mais aussi comme l’édification d’un lieu dans lequel les hommes peuvent habiter conjointement (Arche,Tente, Maison ,Cité).

51 – Elle n’éclaire pas seulement l’intérieur de l’Eglise, elle ne sert pas seulement à construire une cité éternelle dans l’au-delà, mais elle nous aide aussi à édifier nos sociétés présentes.

52 – Le premier environnement dans lequel la foi éclaire la cité des hommes c’est la famille fondée sur l’union stable de l’homme et de la femme dans le mariage, et ouverte à la transmission de la vie.

53 – Traversant une période si complexe de leur existence, les jeunes surtout doivent ressentir la proximité et l’attention de leur famille et de la communauté ecclésiale pour les aider à croître dans la foi. – Intérêt des J.M.J.

54 – Dans la « modernité » on a cherché à construire la fraternité entre les hommes en la fondant sur leur égalité. Peu à peu cependant on a compris que cette fraternité, privée de sa référence à un Père commun comme son fondement intime ne réussit pas à subsister. Quand cette réalité est assombrie, l’homme perd sa place dans l’univers. Il s’égare dans la nature en renonçant à sa responsabilité morale, ou bien il s’attribue sur elle un pouvoir de manipulation sans limites.

55 – La foi éclaire la vie en société. Elle sait situer tous les mouvements de l’histoire en rapport avec l’origine et le destin de toute chose, dans le Père qui nous aime, nous pardonne et nous apprend à pardonner.

56 – Le chrétien sait que la souffrance ne peut être éliminée, mais qu’elle peut recevoir un sens, devenir acte d’amour, une étape de croissance, jusqu’à la mort inclusivement.

57 – Ne nous laissons pas voler l’espérance, ne permettons pas qu’elle soit rendue vaine par des solutions et des propositions immédiates qui nous arrêtent sur le chemin, qui « fragmentent » le temps, le transformant en « moments ».

58 – Marie est notre icône sur la route. En elle le chemin de foi de l’Ancien Testament est assumé dans le fait de suivre Jésus et de se laisser transformer par lui.

59 – Au centre de la foi, se trouve la confession de Jésus, Fils de Dieu, né d’une femme.

60 – Tournons-nous vers elle, pour qu’elle éveille en nous le désir de suivre ses pas, en sortant de notre terre et en accueillant la promesse…
Jusqu’à ce qu’arrive ce jour sans couchant qui est le Christ lui-même, son Fils, Notre-Seigneur.