L'avenir du sacerdoce - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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L’avenir du sacerdoce

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Ce n’est certes pas une nouveauté dans les interrogations à propos de l’avenir de l’Église catholique. Le sacerdoce tel qu’il s’est organisé depuis les origines du christianisme, avec notamment la réforme décisive du concile de Trente, a été périodiquement remis en cause ces dernières décennies. 68 a été un moment particulièrement cruel pour le clergé français, en pleine crise d’identité. Nous subissons encore aujourd’hui les conséquences de ce séisme spirituel qui a déstabilisé la plupart de nos diocèses. L’histoire n’en a été écrite encore que partiellement. Pourtant, l’examen de la situation actuelle, diocèse par diocèse, montre que la rupture qui s’est produite n’a jamais été suivie d’un véritable rebond, à quelques exceptions près. On pourrait même dire que la vie semble s’être arrêtée, au risque de sous-estimer l’héroïsme des prêtres qui ont tenu bon et la constance des fidèles qui ont gardé intacte la flamme de leur foi.

Cependant le pessimisme extrême est à bannir. Le catholicisme en France est une réalité bien vivante et sans doute la formation sociale la plus solide et la plus féconde de notre pays. Les idéologies contemporaines se sont effondrées pour la plupart, et le mouvement social qui agite la France depuis trois mois est significatif d’une remise en cause générale qui affecte notamment la gauche et la droite traditionnelles. Dans le travail d’élaboration et de reconstruction nécessaire, il apparaît que le partenaire catholique est un agent particulièrement efficace. Les dizaines de milliers de jeunes qui se mobilisent régulièrement pour les Journées mondiales de la jeunesse attestent de la force de transmission et de renouveau qui s’exprime dans ce corps que l’on dit malade et qui réserve bien des surprises.

C’est pourquoi il convient de considérer avec quelque distance l’offensive actuelle qui voudrait délégitimer notre structure ecclésiale. On assiste à une sorte de recyclage des idées d’il y a cinquante ans, celles qui n’ont gardé que leurs effets destructeurs. Ce qu’on nous propose en fait de réformes nous renvoie aux plus cinglants échecs des confessions chrétiennes d’Europe du Nord qui, pour avoir voulu s’ouvrir à toutes les les sollicitudes modernes, sont en train, purement et simplement, de disparaître.

Il convient donc plus que jamais de faire confiance à la doctrine la plus sûre et à la tradition institutionnelle qui exige la permanence et le renouveau du sacerdoce ministériel. Le Pape vient de lui renouveler sa confiance avec sa certitude que « le célibat est un don pour l’Église » et en affirmant son refus d’un double statut du clergé. Il n’y a pas d’autre voie à envisager.