L'Immaculée Conception - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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L’Immaculée Conception

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Et si nous faisions une pause, en dépit d’une actualité survoltée ? C’est tout de même aujourd’hui la fête de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie, et pour nous catholiques, c’est une journée de choix, qui vaut une petite suspension dans le temps. C’est en 1854, par la bulle Ineffabilis Deus que le bienheureux pape Pie IX définit ce qui, pour nous, est un dogme, c’est-à-dire une vérité de foi qui éclaire notre vie. Nous professons que « la bienheureuse Vierge Marie a été, dans le premier instant de sa conception, par une grâce et une faveur singulières du Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus Christ, Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel ». Ce sont les paroles mêmes du Pape engageant ce qu’on appellera plus tard, au premier concile du Vatican, son infaillibilité. Le Christ avait prié pour que la foi de Pierre ne défaille pas (Lc 22,32). C’est cette foi que ses successeurs ont reçue et qui leur permet de confirmer leurs frères.

La définition de 1854 est tout à fait claire, et pourtant beaucoup, qui ne sont pas incultes interprètent à tort l’expression d’Immaculée Conception, comme s’il s’agissait de la conception virginale de Jésus. Il m’est arrivé de devoir rectifier cette erreur, pour l’avoir entendue dans un conseil de rédaction, pourtant composé de collègues de grande valeur. Cependant, nous avons un motif particulier, nous autres Français, d’être attachés à cette notion théologique. Ne fut-elle pas confirmée en 1858, quatre ans après la définition pontificale de la bouche même de la Vierge Marie, à Bernadette, dans son patois béarnais : Que soy era Immaculada Concepciou ? C’est d’ailleurs ce qui convainquit l’abbé Peyramale, curé de Lourdes, de la véracité des apparitions. Bernadette, tout le long du chemin entre la grotte de Massabielle et le presbytère, n’avait cessé de répéter la formule mystérieuse de Marie, pour ne pas l’oublier et la restituer exactement au prêtre, qui en fut troublé et prit désormais la défense de la jeune voyante contre tous ses détracteurs.

Mais ce qui nous importe, c’est le sens de cette conception immaculée de la jeune fille de Nazareth. Bernanos nous l’a traduite, de façon inoubliable, en nous confiant que Marie était à jamais « plus jeune que le péché » (Journal d’un curé de campagne).

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 8 décembre 2015.