L’Assomption - France Catholique

L’Assomption

L’Assomption

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L’homme moderne se veut connecté, avec son téléviseur, son portable, iphone, ipad, etc. Où que celui-­ci soit, il s’agit pour lui d’être connecté à tout instant. Songeons-­ nous que les mystères de la foi sont connectés bien avant la conception d’internet ?

Aujourd’hui l’Église nous propose comme mystère de la foi l’Assomption, mais elle nous connecte paradoxalement avec l’évangile de la Visitation ! Y a-­t-­il une erreur liturgique ? Certains diront qu’il manque un évangile de l’Assomption dans le florilège des textes du Nouveau Testament et que ce mystère est porté par la seule Tradition. Réponse partielle et insuffisante pour la foi !

Non ! Les mystères sont profondément connectés entre eux, mais saurons-­ nous le découvrir ? Bien des allusions sont données dans les Écritures à propos de cette solennité où nous célébrons la patronne de la France en son Assomption. Le Psaume des montées déclare en prophétie pour le Christ : « pour entrer dans ton repos, lève-­toi, toi et l’arche de ta force » (Ps 131/132, 8). Se lever (qam) en hébreu c’est aussi ressusciter, et qui mieux que Marie peut être dite l’Arche de la Force du Seigneur, elle qui est ainsi invoquée dans les litanies de Lorette. Sainte Marie au jour de la Visitation à sa cousine, sainte Elisabeth, apparaît ainsi comme l’Arche de la nouvelle Alliance portant en son sein l’Enfant Dieu à peine conçu en elle au jour de l’Annonciation.

« La foi en la conception virginale de Jésus, enseigne l’Église […] n’était pas motivée par la mythologie païenne ou par quelque adaptation aux idées du temps. Le sens de cet événement n’est accessible qu’à la foi qui le voit dans ce “ lien qui relie les mystères entre eux ” (DS 3016), dans l’ensemble des mystères du Christ, de son Incarnation à sa Pâque. Saint Ignace d’Antioche témoigne déjà de ce lien : “ Le prince de ce monde a ignoré la virginité de Marie et son enfantement, de même que la mort du Seigneur : trois mystères retentissants qui furent accomplis dans le silence de Dieu ” (Lettre aux Éphésiens 19, 1 ;; cf. 1 Co 2, 8). (CEC 498) ».

Saint Ignace, le grand martyr des débuts du christianisme († ≈107), relie entre eux trois grands mystères : la virginité de Marie, l’enfantement de Jésus, la mort du Christ en Croix. Comment sont-­ils liés, en somme en connexion avec l’Assomption ?

1/ La Virginité de Marie se comprend mieux en considération de l’aube des temps. C’est du limon de la terre vierge (cf. Gn 2, 7) que le Seigneur a pris pour former Adam (cf. St Irénée, AH, III, 3), de sorte qu’il convenait pour le Nouvel Adam que son corps soit pris d’une Terre vierge, Ève nouvelle, Marie immaculée. Le limon vierge est à Adam, ce que la Vierge Marie immaculée est au Nouvel Adam.

L’Immaculée n’a pas besoin de Purgatoire, elle va au Ciel directement.

2/ Quant à l’enfantement du Seigneur Jésus, il va biologiquement du jour de sa sa conception (l’Annonciation) au jour de Noël, et quoi de mieux que la Visitation, au cours de ces neuf mois, pour nous rappeler cette gestation commune à tous les hommes ;; et ainsi, comprendre que Marie est l’Arche de la nouvelle Alliance : elle apporte la Présence de Dieu [la Shékhinah], Jésus vrai homme et vrai Dieu, qui vient agir en Jean-­Baptiste par cette visite auprès de la cousine Élisabeth. Sainte Marie suit Jésus partout où celui-­ci la guide. Ce n’est pas Marie qui conduit le Seigneur comme on pourrait apparemment le penser. C’est l’Esprit Saint qui guide Marie : elle est La Première en Chemin, derrière Jésus, derrière les inspirations de l’Esprit de Jésus. Elle suit Jésus « partout où va l’Agneau » (Ap 14, 14). Depuis l’enfance jusqu’à Cana, depuis la Croix jusqu’à la Pentecôte, jusqu’au Ciel.

3/ Enfin la mort du Seigneur est ignorée du Diable. Jésus a connu la séparation de l’âme et du corps, mais sans aucune désunion de sa Personne divine ni avec son corps ni avec son âme, gage d’une prompte résurrection. Là encore Marie suit partout Jésus, et jusqu’au Ciel car l’Assomption c’est, en d’autres mots, la résurrection de la Mère de Dieu. La Vierge Marie en sa Dormition est à son Assomption ce que la mort de Jésus et sa mise au Tombeau est à sa Résurrection d’entre les morts.

Il est permis de penser que le Démon déteste ainsi ces trois mystères qui échappent à son empire, et il combat de toutes ses forces tout ce qui le lui rappelle :

1/ la virginité en luttant contre la pureté des adolescents, la virginité des consacrés et le sacerdoce en son célibat ;

2/ quant à l’enfantement en son début et son achèvement, le diable l’agresse avec la pilule, l’avortement et maintenant la PMA, en somme avec la culture de la mort contre la culture de la vie ;

3/ enfin, Satan s’attaque à la mort naturelle en la provoquant par la soi-­disant “euthanasie” (bonne mort), en fait à l’aide de cokthails lithiques et de sédatifs qui font mourir dans l’angoisse.

Prions pour la France qui montre des faiblesses en ces trois domaines et qui risque d’être balayée, en contre-­partie, par des envahisseurs étrangers si elle ne se maintient pas ferme sur ces trois piliers de la foi qui rappellent notre Salut acquis par notre Seigneur Jésus-­Christ.

Fr Edouard Divry

1, Impasse Lacordaire

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