Johnny, notre idole nationale - France Catholique
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Johnny, notre idole nationale

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Tout le monde en France ne participe pas au phénomène Johnny, mais il faut reconnaître que son fan club est considérable. L’émotion que provoque son hospitalisation à Los Angeles mobilise tous nos médias. La passion s’en mêle, notamment, à propos du médecin chirurgien qui l’avait opéré à Paris et qui a été agressé suite aux accusations lancées contre lui. Si l’on se réfère au Figaro, qui n’est pas particulièrement considéré comme un journal people, ce sont les articles concernant notre rock star nationale qui sont les plus lus. Et il suffit de consulter le blog du même journal pour être édifié. Il apparaît bien que le culte Hallyday a quelques détracteurs qui ne s’y reconnaissent pas du tout. Mais le fait qu’ils puissent l’avouer, parfois avec une certaine violence, suscite des réactions de colère. Les fans se considèrent comme agressés eux-mêmes, insultés, atteints dans leur identité personnelle : « Si vous n’aimez pas Johnny, alors passez votre chemin. Mais ne venez pas écrire des propos désobligeants sur lui par respect pour ceux qui l’aiment. Merci. Bon rétablissement à Johnny. Tu es un grand bonhomme pour moi. »

Parfois le cri du cœur se fait plus explicite et aide à comprendre le problème : « Tu étais l’idole des jeunes quand nous étions jeunes et tu es devenu l’idole de toutes les générations. Tu es dans nos cœurs. Ne nous abandonne pas Johnny. Allume le feu comme toi seul sais le faire et reviens-nous vite (…) J’ai tout perdu ces trois dernières années, mon emploi, ma famille, ma raison de vivre et à 57 ans je m’accroche pour m’en sortir et ne pas sombrer dans la déprime. Toi Johnny, tu incarnes toute la vie et la réussite. Ainsi tu dois te battre, car tu n’as pas le droit de quitter ceux qui ont toujours cru en Toi. À très bientôt pour ton prochain spectacle. » On peut trouver plutôt pathétique ce genre de témoignages, mais à mon sens il n’est nullement méprisable. Il est en tout cas très révélateur de la psychologie humaine. Ceux qui n’ont pas compris cela auront du mal à comprendre comment se fait la construction intérieure d’un adolescent, construction qui conditionne la condition future de l’adulte, qui peut parfois s’avérer un éternel adolescent, lorsque la maturation nécessaire ne s’est pas accomplie.

Le philosophe Max Scheler s’est beaucoup intéressé à cette construction intérieure en mettant en évidence l’importance de l’aspect vécu et affectif des valeurs, contrairement à Emmanuel Kant qui insistait sur les grands principes structurants, ce qu’on appellerait aujourd’hui les repères. Scheler montre que l’élaboration intérieure des sentiments est prédominante chez l’individu. Cette élaboration passe souvent par l’imitation de modèles dont le rôle pédagogique est absolument déterminant. Pour une quantité de gens, Johnny a été et est encore un modèle d’identification. Il l’a été pour la génération Yéyé, il le demeure à titre d’icône nationale. Une icône que Line Renaud décrit sur son lit d’hôpital : « Je l’ai vu, il est beau, il a un teint vraiment magnifique, sa peau est belle. » On pourra parler d’idolâtrie et ce n’est pas faux. Cette icône est une idole, une idole fragile, dont le coma, exprime aussi l’extrême détresse. Par amitié pour Johnny, il faudrait peut-être le réhumaniser, sans oublier de prier pour lui.*

G.L.

* On aura d’ailleurs remarqué que le samedi 12 décembre, Laeticia a souhaité passer par l’église catholique de Beverly Hills, la Good Sheperd Catholic Church, accompagnée par l’une de ses amies avant de se rendre au chevet de son mari et que plusieurs des amis « people » du couple ont déclaré publiquement qu’ils priaient pour Johnny…

Cette chronique a été lue à Radio Notre-Dame le 14 décembre dernier.

http://www.radionotredame.net

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