Jean Bancal (1926 - 2008) - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Jean Bancal (1926 – 2008)

Le 15 août 2008, en la solennité de l’Assomption de la Vierge Marie, une figure originale et puissante du catholicisme français est paisiblement passée de ce monde au monde invisible. . par Jean d'Argence
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Étonnante carrière humaine de Jean Bancal, né en 1926, dont les études universitaires aboutiront à trois doctorats en droit, ès-sciences économiques et ès-lettres, avec une thèse magistrale et des publications marquantes sur Proudhon.

Pour ne pas s’enfermer dans la pure théorie, il commence par entrer dans l’industrie (les ciments Lafarge) puis intègre au ministère des Finances l’équipe chargée de mettre sur pied la comptabilité nationale.
Il rejoint ensuite le Collège de France où il assiste François Perroux et, après avoir dirigé les premiers I.U.T., termine sa carrière en Sorbonne comme professeur en sociologie économique.

Parallèlement à ce parcours, il vit sa vocation de poète, vite reconnue par le Prix Apollinaire et ponctuée de publications successives.
Vie familiale (père de cinq enfants), vie intellectuelle, vie professionnelle, vie d’inspiration poétique constante – aussi intenses et profondes qu’elles soient – ne rendent pas compte d’une personnalité dont le centre est une vie mystique précoce et hors du commun.

Rendu temporairement aveugle à l’âge de 7 ans, Jean Bancal fait alors l’ex­périence de la Joie de Dieu. À 16 ans, c’est la rencontre de la Lumière ineffable quand il survole son corps en coma profond. Puis c’est la rude et solide formation d’un responsable de la J.E.C. tandis que la présence de Dieu ne cesse de l’accompagner et qu’il marie dans sa vie conjugale le charnel et le spirituel jusqu’à l’incandescence.

Dieu l’inspire et ne le quitte pas jusqu’à ce que, de 45 à 52 ans, il traverse sept ans de désert intérieur où « l’espérance semblait morte quand foi et amour tenaient bon ».

Et voilà qu’à partir de mai 1978, foudroyantes et brèves, des « écoutes » trinitaires, eucharistiques, mariales et de guérison des âmes font irruption. Elles le conduisent à la lecture des grands mystiques de l’Église, jusque-là ignorés de lui, et l’obligent à la fondation de la Fraternité François-Ignace et des Annonceurs de la Joie de Dieu.

Toujours ouvert au dialogue avec ses étudiants, ses collaborateurs, toute personne en détresse ou en projet – ami de longue date du Père Joseph Gélineau, de Patrice de La Tour du Pin, du Père de Lubac – ayant connu au cours de son existence une véritable panoplie d’épreuves de santé et une dernière année de grande souffrance physique, Jean Bancal, ignoré de beaucoup malgré une remarquable autobiographie spirituelle, vient ainsi de quitter ce monde en témoin « pluridimensionnel » de la foi. Il laisse une œuvre dont Dieu sait de quelle lumière elle pourra irradier les âmes de ce temps.

Bibliographie :

Jean Bancal : Les Écoutes, éd. Salvator, 2008, 380 pages, 15 € – L’Amour à nu, Salvator, 2006, 285 pages, 21 € – J’ai rencontré Dieu, autobiographie spirituelle, Salvator, 2005, 236 pages, 19 € – Découvrir les prières à la Trinité, Salvator, 2003, 19 € – Cantate sur le chemin des hommes, Médialogue, 1987 – L’Economie des sociologues, PUF, 1974 – Jeanne d’Arc, princesse royale, Robert Laffont, 1971 – Proudhon, Aubier-Montaigne, 1970 – L’Épreuve du feu, Seghers, 1968 – L’Arbre de vie, éd. André Silvaire, 1960 – Le chemin des hommes, Silvaire, 1954 – Les circonscriptions administratives de la France, Sirey, 1945.