« Je le veux mais je ne peux pas  » - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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« Je le veux mais je ne peux pas  »

Le refus d'obtempérer n'est pas forcément un signe de mauvaise volonté.

ÉDUCATION

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Il a 10 ans, et son père lui enjoint de ne pas faire de grimaces alors que l’on prend une photo de famille. Il lui dit une fois, deux fois. Rien n’y fait. Il lui explique pourquoi son attitude est ridicule. Il élève le ton, le somme de cesser sous peine d’être exclu du cliché. Et voilà que le jeune garçon dit, presque en un souffle : « Je le veux, mais je ne peux pas. »

Et une fois qu’il l’a dit, voilà qu’il redevient naturel et que son attitude est souriante et simple. « Je le veux, mais je ne peux pas. » On croirait entendre saint Paul dire : « Je ne fais pas le bien que je veux et je fais le mal que je ne veux pas… » Il n’y avait pas là matière à péché ou action néfaste, mais la révélation de l’attitude régulière de nos enfants.

Il nous semble si simple, à nous adultes, parce que nous avons du recul et de l’éducation (?) que nos enfants changent d’attitude ; qu’ils obtempèrent à nos ordres ; qu’ils conforment leurs comportements à ce que nous leur avons appris…

Et ils n’y parviennent pas. Nous les taxons alors de mauvaise volonté, de mauvaise foi, de caractère rebelle ou stupide.

Adapter la charge aux épaules de celui qui la porte

Méfions-nous pourtant des solutions toutes ficelées, simples et claires apparemment. C’est le propre même de l’évolution et de la croissance des êtres que de ne pas pouvoir tout faire d’un seul coup. On ne met pas la même charge sur les épaules d’un adolescent que sur celles d’un adulte. Et c’est peut-être parce que le vieillard ne peut plus porter le fardeau qu’il soulevait dans sa maturité qu’il comprend mieux l’enfant impossible, l’adolescent révolté ou renfrogné…

Il en est des charges comme des changements. Ce n’est pas l’ordre donné qui donne la force de l’accomplir, mais la capacité de l’enfant à l’exécuter. Il nous reste alors à moduler nos ordres et nos avis en fonction de cette aptitude.

Ne nous y trompons pas ! C’est plus difficile qu’on ne le croit ! Nous aussi nous le voulons, mais nous ne pouvons pas toujours nous adapter à ces limites psychologiques. Il suffit de le savoir !