Hâtivement qualifiée de « barrage » par les ennemis acharnés de ce projet, la future retenue d’eau de Sivens, vitale pour le développement, voire le maintien de l’agriculture dans le département du Tarn, se heurte quant à elle à un vrai barrage idéologique des « écologistes » de pacotille : ces individus font de la Nature une marotte fétichisée de manière abstraite sans rapport avec la réalité rurale quotidienne. Malheureusement, après la mort tragique en soi d’un manifestant téléguidé par les Verts-Rouges les plus extrémistes, Mme Royal, ministre en charge du dossier, semble gagnée par l’hésitation.
L’ennui est que le gouvernement placé sous l’égide du président Hollande s’est déjà trouvé entraîné dans des valses-hésitations à propos de plusieurs chantiers désignés – à tort ou à raison – comme des projets d’avenir : la ligne à grande vitesse de TGV Lyon-Turin, qui a provoqué des bagarres picrocholines, le nouveau stade de Lyon, la ferme des 1000 vaches, qui n’est pas située sur le Plateau de Millevaches, mais en Picardie, le très controversé aéroport du Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes qui déclenche presque une nouvelle chouannerie gauchiste près de Nantes, un projet de quartier de loisirs « Europacity » au nord de Paris, Auchan en emporte le vent…, une scierie industrielle dans le Morvan, et une autoroute de contournement Ouest de Strasbourg… Presque un inventaire à la Prévert mais à l’échelle industrielle…
Bientôt, l’alliance baroque conclue entre M. Hollande et les Verts va peut-être condamner la France à faire du sur-place dans la compétition, sur fond de zéro-développement : nous aurons laissé construire le socialisme du piétinement durable et le développement de la stagnation. Dans ce marais, la note sera salée pour l’avenir de l’économie, mais qu’importe aux Verts ? Grimpés aux arbres, comme le sapeur Camember en vadrouille, ils écouteront « les petits voizeaux qui chantent dans le feuillage ». En rêvant d’un monde simple, naïf et heureux, à vélo de l’Opéra-Bastille au Jardin des Plantes.
Denis LENSEL
