Illuminer la France depuis sa fenêtre - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Illuminer la France depuis sa fenêtre

Avec la « procession invisible », la communauté du Rosier de l’Annonciation invite tous ceux qui le souhaitent à déposer des bougies aux fenêtres de leur maison en ce soir de la saint Joseph, ainsi que le 25 mars (Annonciation), à partir de 19 h 00. À travers cette initiative, la jeune communauté souhaite confier « la France et le monde, ses évêques, ses prêtres et familles » à l’intercession de la Sainte Famille. Rencontre avec la supérieure, Sœur Lætitia Trémolet de Villers.
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© Fred de Noyelle / GODONG

En quoi consiste cette procession invisible ?

C’est une invitation à allumer des bougies sur le bord des fenêtres de nos maisons les 19 et 25 mars, en signe de communion, pour fêter saint Joseph et la venue de notre Sauveur dans le sein de la Vierge Marie au jour de l’Annonciation. Ce mystère joyeux qui surgit en plein carême telle une fleur nouvelle annonce déjà la Résurrection. En ce temps d’épreuve, je crois que cette fête va revêtir une couleur particulière, sans doute celle de l’Espérance d’un nouveau Printemps…

La procession invisible nous permettra d’être unis malgré les règles strictes du confinement, par un signe visible pour dire notre foi, en priant depuis chez nous.

Comment vous est venue cette idée ?

D’un désir de manifester notre foi publiquement. En entendant s’accumuler les annulations de messes et de processions, j’ai eu mal et je me suis dit : comment pourrait-t-on quand même vivre ces rassemblements ? Je me suis souvenue que lors des processions en Corse, chacun met des bougies à sa fenêtre en signe de communion avec ceux qui prient sur la route et pour honorer le saint qui passe. J’ai alors envoyé un texto à quelques contacts de mon téléphone, proposant cette procession de lumières…

Pourquoi prier en temps d’épidémie ?

Parce que c’est vital ! Il y a un combat spirituel à vivre dans cette épreuve et notre force sera à la mesure du soin que nous aurons pris pour nourrir notre relation à Dieu. Le coronavirus est une maladie du souffle qui vient attaquer notre principe de vie et la prière est ce souffle de l’Esprit Saint qui redonne vie à nos âmes. La prière est notre bien le plus précieux puisqu’elle nous permet de nous relier à notre Créateur et Père. Prier ensemble, d’un même cœur, au même moment, cela nous rappelle que nous nous en remettons à quelqu’un de plus grand que nous, qui veut notre bien et qui est là, présent, au milieu de nous. Nous le savons, le Christ a porté à la Croix les souffrances des malades victimes de ce fléau, et il nous en a déjà délivré ! Prier en ces temps bouleversés, c’est demander la lumière sur nous-mêmes pour revenir à Dieu de tout notre cœur. Prier pour ceux qui ne prient pas. Prier pour ceux qui ont peur, prier pour trouver la paix. Il y a une urgence à la prière en ce temps d’épidémie.

Pourriez-vous me présenter en quelques mots votre communauté ?

Nous sommes une communauté apostolique de 8 sœurs, dont 5 qui ont prononcé des vœux. Nous avons aussi deux jeunes filles qui passent une année chez nous pour discerner leur vocation. On les appelle les sentinelles. Il y a dans l’intuition de départ comme un appel pressant à transmettre l’héritage de notre foi aux enfants, à prendre soin de leur âme. La prière pour les prêtres fait aussi partie de notre histoire, particulièrement à travers notre lien avec la Communauté Saint-Martin. Aujourd’hui, nous formons une communauté, reconnue à Lourdes par l’évêque du lieu il y a un an. Nous menons la vie commune rythmée par les offices, la messe, les repas, l’étude, les missions. Notre charisme est, à la suite de la vierge Marie, la maternité spirituelle. Nous sommes surtout pour le moment auprès des enfants, dans les écoles, les camps.

Vous dites travailler à la vocation de la femme. Qu’est-ce à dire ?

À une époque de grande confusion, sur l’identité de l’homme et de la femme, je me suis dit qu’avant de former des sœurs, nous devions d’abord nous former en tant que femmes. Prendre conscience de la beauté de ce que nous sommes, revenir aux origines du projet de Dieu en méditant sur la Genèse, sur la Vierge Marie, intégrer notre féminité et l’assumer. Découvrir nos ressources féminines et transmettre ce trésor de la maternité, vocation commune à toutes les femmes, tellement maltraitée aujourd’hui.

Vous voulez contribuer au réveil spirituel de la France… Pourriez vous nous en dire plus ?

J’ai été élevée dans un amour profond de mon pays, de son Histoire, de sa culture, de ses saints. J’ai entendu Jean-Paul II au Bourget nous rappeler notre vocation de fille aînée de l’Église. J’avais 10 ans. J’ai un souvenir précis des premiers divorces de proches qui m’ont brisé le cœur. J’ai vu des lois passer, détruisant la famille et ce qu’il y a de plus fragile et sans défense : les enfants. Je me suis dit alors : « Quand je serai grande, je ferai quelque chose pour aider ces enfants à vivre. »