Guerre au terrorisme ? - France Catholique
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Guerre au terrorisme ?

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La mort d’Oussama Ben Laden suscite un vaste débat sur tout ce dont ce personnage fut le symbole. Et tout d’abord, ce qu’on appelle, d’un mot redoutablement simple, l’islamisme. Qu’est ce que l’islamisme, sinon une sorte de projet à l’échelle du monde qui vise à constituer, sous l’égide de l’Islam, un empire soumis à une loi politico-religieuse. On s’est interrogé sur la validité d’un tel projet, que récusaient beaucoup de musulmans, et l’on supputait ses chances de réalisation. Le danger n’était pas imaginaire, si l’on prenait le cas de la République islamique d’Iran, créée à la suite de la révolution des Ayatolahs en 1979. Si l’on se rappelait la victoire éclatante en Algérie du Front Islamiste du Salut en 1991. C’est cette victoire qui fut refusée par l’armée algérienne, ce qui entraîna une épouvantable guerre civile dans les années suivantes.

Cependant, l’entreprise propre à Ben Laden et à son organisation Al-Qaïda était transnationale, transterritoriale. Elle avait pour ambition de déstabiliser l’Occident jusqu’à s’en prendre à la puissance américaine, frappée dans ses symboles mêmes. On connaît la réponse apportée par le président Bush à cette spectaculaire provocation. On en connaît aussi le prix, avec les guerres d’Irak et d’Afghanistan. Ce n’est pas pour rien que la France s’opposa à l’invasion de l’Irak. Et si, aujourd’hui, Dominique de Villepin récuse la notion de guerre au terrorisme, ce n’est pas sans de solides raisons. Cette notion était ambiguë, parce qu’elle risquait de solidariser les populations avec l’extrémisme dans le cadre d’une guerre des civilisations. Avec le grand mouvement qui soulève en ce moment les nations arabes, l’islamisme se trouve mis en échec. Les dirigeants occidentaux sauront-ils trouver la formule nouvelle qui renversera, de façon décisive, la problématique? On doit fermement l’espérer. Au-delà de Ben Laden, c’est un renversement stratégique total qui s’impose.