Féminisme : quelle alternative positive ? - France Catholique
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Féminisme : quelle alternative positive ?

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Dans le climat actuel, on pourrait se poser la question : est-il aujourd’hui des femmes heureuses ? Et même : est-il possible aujourd’hui pour une femme d’être heureuse ? À lire les journaux, à suivre les médias, on a vraiment l’impression que non. La femme est par définition, aujourd’hui, une victime. Si elle n’est pas victime encore, elle est de toute façon victime potentielle. Il n’y a pas d’échappatoire. Comme il ne semble pas y avoir d’échappatoire au fait que les hommes sont des prédateurs. Et s’ils ne le sont pas en acte, ils le sont, de toute façon, en puissance. Et la chose est si grave, la situation si inextricable, qu’il n’y a de remède que dans une révolution de fond, une révolution anthropologique qui transformera totalement la condition humaine. Cela commence par la langue, sur laquelle il convient d’exercer une surveillance policière, avant que ne s’impose ce que George Orwell appelait une novlangue.

J’évoquais hier ce que Cornélius Castoriadis appelait « l’institution imaginaire de la société ». Il me semble, en effet, que si l’on veut, à l’écoute des mouvements féministes, remodeler le corps social selon de nouvelles normes, l’arsenal législatif ne suffira pas, et il faudra se rapporter à ce qui constitue la forme ou l’âme d’une civilisation, un ensemble de représentations dans lequel on peut se reconnaître et qui rend possible un certain style de de vie, un certain art d’être ensemble. On peut, certes, donner divers contenus à cet imaginaire, mais sans lui la vie sociale ne respire pas vraiment. Par ailleurs, il n’est pas une simple superstructure qui planerait au-dessus de nous. Il n’a d’efficacité qu’à susciter de l’institutionnel, qui ne se réalise pas n’importe comment.

Je ne suis pas persuadé que l’offre féministe d’aujourd’hui corresponde à un tel imaginaire et qu’elle puisse induire de l’institutionnel nouveau. Pour diverses raisons, une des premières étant que l’expression d’une souffrance, d’une aliénation, ne produit pas en soi de l’alternative positive. Une autre raison tient à une incertitude anthropologique. Quel est l’imaginaire féminin qui émerge de la revendication actuelle ? Ce qu’on appelle les études de genre ne nous instruisent que des processus d’aliénation, en nous expliquant que tout est construction, mais sans nous dire ce qu’il faudrait construire. Pardon de ne pas avoir été très optimiste aujourd’hui. Il faudra nous rattraper !

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 28 novembre 2017.

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