Féminisme et grâce - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Féminisme et grâce

Idéologie du Gender

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Assistons-nous à la renaissance du féminisme ? La question n’est pas incongrue. Nous avons vu, il y a une huitaine de jours, une manifestation organisée par des femmes à Paris avec des figures de proue féminines de la société française pour protester contre les réactions machistes révélées par l’affaire DSK. Je passe sur un certain nombre de formules, malheureuses au minimum, scandaleuses au pire, prononcées par quelques politiques, quelques journalistes hommes, et qui manifestaient un mépris inadmissible à l’égard de la présumée victime, qui avait le malheur d’être une humble femme de chambre, venue d’Afrique, travaillant d’arrache pied pour élever sa fille adolescente. C’était donc le retour de la fierté féminine, la coalition de l’indignation, le renouveau du combat pour l’émancipation. On revoyait même quelques-unes de celles qui, il y a quarante ans, avaient dressé l’étendard de la révolte contre le pouvoir et l’arrogance d’une société patriarcale. Que redire à cela ? Il y a un féminisme pleinement légitime, et il y a des causes justes au service de la dignité des personnes. J’applaudis donc de bon cœur à une manifestation qui veut défendre l’honneur de la femme de ménage du Sofitel, Nafissatou Diallo !

Mais il ne suffit pas de prononcer le mot de féminisme pour résoudre les difficultés liées à la cause des femmes. On s’en aperçoit, ne serait-ce qu’en constatant les différences qui s’expriment parfois de façon véhémente entre les deux rives de l’Atlantique. Une partie de la presse américaine est agressive à l’égard de notre féminisme, qui serait trop tolérant, lorsqu’il ne serait pas carrément licencieux. Et l’on va jusqu’à lui imputer une phobie à l’égard de la femme musulmane peu disposée à entrer dans son modèle idéologique. Décidément, la cause des femmes est une trop belle cause pour éviter de sérieuses mises au point philosophiques. Celle-ci ne pourrait-elle pas se concentrer, non sur une fatalité biologique mais sur « la grâce d’être femme ».

Chronique lue le 30 mai à Radio Notre-Dame