« Être comme Joseph » - France Catholique

« Être comme Joseph »

« Être comme Joseph »

Le dominicain Nicolas Burle, qui célébrera la messe au Sacré-Cœur de la marche Saint-Joseph à Paris le 10 octobre, analyse les motivations des pères pèlerins. Il les invitera cette année à réfléchir autour de la place du chapelet dans leur vie de croyants.
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Pourquoi mettre en avant le chapelet cette année ?

Frère Nicolas Burle, o.p. : Le chapelet est l’objet qui peut m’aider à prier. En ce sens, l’action de prier est aussi simple que marcher et n’est pas réservée aux mystiques. En priant pour une personne à chaque grain du chapelet, on ne piétine pas mais on avance au contraire. Grâce au chapelet, nous pouvons nettoyer notre imagination et nous concentrer sur l’essentiel : participer à la grande prière de l’Église. « Sur tes remparts, Jérusalem, j’ai placé des veilleurs », rapporte le prophète Isaïe : en redisant 50 fois que le Seigneur marche avec nous, le combat spirituel des hommes est largement facilité.

Quelle place prend l’enseignement de saint Joseph dans la prière ?

Rappelons-nous que l’ange Gabriel interpelle Joseph en le poussant à ne pas craindre de prendre Marie pour épouse. Ce message nous enseigne que tout disciple du Christ ne doit pas avoir peur de mener sa barque à bon port. À l’instar de Joseph, chaque père doit savoir écouter le Seigneur et agir en conscience. C’est la clé pour sortir vainqueur des épreuves de la vie. À cet égard, le confinement a placé chaque père face à sa famille, lui permettant de récolter concrètement les fruits de la conversion.

Quel sens spirituel donnez-vous à l’engouement pour les marches de pères dans l’Hexagone ?

Nous sommes en présence d’une belle génération d’hommes qui a décidé de prendre son bâton de pèlerin et de missionnaire pour aller chercher ceux qui sont loin de l’Église. Face aux bruits de la société, chacun des marcheurs exprime de surcroît un vrai désir de profondeur et de se construire une vraie colonne vertébrale. Ces hommes répondent aussi présents à l’appel du Seigneur qui les encourage à reprendre leur place au sein de l’Église. Mobilisés et repliés sur leur travail, ils l’avaient largement déserté depuis plusieurs décennies. Le service et le combat spirituel sont ainsi des vertus plutôt masculines à côté de leurs pendants féminins, l’accueil et l’écoute.

Comment concevez-vous votre place au sein des pèlerins laïcs ?

Celle d’un homme et d’un pasteur au milieu de son troupeau en n’oubliant jamais de dire aux pères que je suis là pour eux, pour leur donner ou redonner des conseils, mais jamais leur faire la leçon.