Et si M. Hollande reprenait quelques cours d’histoire - France Catholique
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Et si M. Hollande reprenait quelques cours d’histoire

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Lundi 27 mai, François Hollande célébrait les 70 ans de la naissance du Conseil national de la Résistance au Lycée Buffon –Paris XVe, -où étaient venus témoigner auprès des élèves, 7 grandes figures de la Résistance, dont Daniel Cordier, qui a relaté son expérience dans un livre passionnant à mettre entre les mains de tous ceux qui s’intéressent à la réalité de la Résistance.

Sans doute François Hollande ne l’a-t-il pas lu, à l’instar de nombreux politiques si englués dans le présent qu’ils n’ont plus le temps de lire des ouvrages un peu sérieux et de méditer les leçons du passé. C’est bien dommage car on doute qu’il en ait le temps d’ici 4 ans à l’Elysée et cela lui éviterait de dire bien des bêtises. A commencer par celles énoncées doctement justement au lycée Buffon ce 27 mai, pendant que 400 CRS entouraient précautionneusement les bâtiments et embarquaient les 93 présumés terroristes qui avaient comme seul tort de poursuivre leur manif de la veille.

M. Hollande a contesté à ces personnes inoffensives le droit de se réclamer de la Résistance : « Nul n’a le droit d’utiliser ces mots pour défendre des idées, si on peut appeler ça des idées… »  ; pourquoi ? : parce que « la résistance, c’était par rapport au nazisme, à l’occupation. La collaboration, c’était des Français qui étaient avec l’occupant… » Sauf que si il est juste de distinguer la résistance d’hier de celle d’aujourd’hui sur le plan du risque encouru — garde à vue et promenade, même musclée, rue de l’Evangile, ne sont pas comparables à la torture et la peine de mort — il est faux de les distinguer dans leur nature ; les résistants de la Seconde Guerre mondiale refusaient la politique mise en place par un gouvernement français porté au pouvoir de façon légitime par un Parlement — hélas oui ! M. Hollande — en majorité socialiste ; les résistants étaient hors la loi parce qu’ils refusaient une politique de collaboration avec l’occupant menée par un gouvernement français tout à fait légitime. Les résistants d’aujourd’hui refusent une politique de la famille menée par un gouvernement arrivé au pouvoir également de manière légitime, et ils en ont le droit comme leur ont montré tous leurs prédécesseurs qui ont combattu pour le bien commun d’une société, et non pas pour leurs intérêts égoïstes parce que particuliers.

On s’était beaucoup gaussé du soi-disant mépris de la culture d’un Nicolas Sarkozy, lorsqu’il s’en était pris à la « Princesse de Clèves », emblème selon lui de l’inutilité, dans un monde qui ne soutient que l’utilitarisme. On pourrait reprocher à François Hollande son mépris de l’idéalisme et de la jeunesse. Car faut-il lui rappeler que les résistants qu’il a salués le 29 mai avaient 20 ans tout au plus lorsqu’ils sont entrés en résistance, comme la grande majorité des contestataires de la loi Taubira d’aujourd’hui. Faut-il lui rappeler également, comme le montre cruellement Daniel Cordier dans son livre autobiographique, que les règlements de compte politiciens au sein de la résistance n’ont pas manqué ni pendant ni après la guerre, et que rare ont été les politiques de l’époque à s’y investir.

Alors oui, la promulgation de la loi ne rend pas illégitime les manifestations. Le combat des valeurs de la famille, bousculées et maltraitées par des politiques qui ne savent plus que gérer le présent, le mérite bien. La dernière faute de M. Hollande, mais ce sera une autre histoire, c’est le mépris et la méconnaissance d’une jeunesse heureusement pétrie d’idéalisme, comme il se doit à 20 ans.