Entretenons la présence du Sacré Cœur. - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Entretenons la présence du Sacré Cœur.

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Le Psaume 22 contient cette référence remarquable au cœur de Jésus lors de Sa Passion (« mon cœur est pareil à la cire, il fond . . .»). Il en énonce la raison, S’adressant à Sainte Marguerite-Marie en 1675: « Vois ce cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’en a rien épargné, au point de s’épuiser, de se consumer pour leur montrer Son amour.»

C’est la plus profonde explication du Sacré Cœur dont nous célèbrons la fête ce 15 mai.

En contraste, Dante décrit dans les plus sombres profondeurs de l’Enfer Satan gelé dans la glace jusqu’à la taille. « Fove quod est frigidum » — réchauffe ce qui est froid en nous — et donc nous implorons le Saint Esprit (comme nous l’avons fait à la Pentecôte).

Les disciples « affligés » sur le chemin d’Emmaüs rappelaient combien leurs cœurs s’embrasèrent en eux lors de leur rencontre avec Jésus. Il avait amorcé une sorte d’osmose entre les cœurs, attisant les leurs avec le Sien « avant même » qu’ils L’eussent reconnu dans la plénitude de « l’échange céleste » — le pain rompu.

Saint François de Sales, co-fondateur de l’ordre de la Visitation de Sainte Marguerite-Marie, cite dans son « Traité de l’Amour de Dieu » les flammes du feu divin que Jésus a tant « désiré allumer en nos cœurs qu’il n’a jamais cessé d’œuvrer et de soupirer dans ce but jusqu’à la mort, la mort sur la croix. » Ces mots ressemblent tant aux paroles que Jésus révèlerait à propos de Son Sacré Cœur, que ce n’est pas une simple coïncidence que le cœur de Saint François de Sales soit encore intact de nos jours.

Jésus a aussi bien expliqué combien l’amour sublime émanant de Son Sacré Cœur est si mal accueilli par l’ingratitude. Saint Claude de la Colombière — confident privilégié de Sainte Marguerite-Marie pour répandre la dévotion au Sacré Cœur — le dit simplement: « Il aime, mais n’est nullement aimé en retour. » Combien d’occasions ratées de L’imiter à ce sujet!

L’an dernier à Paray-le-Monial (village où Jésus révéla son Cœur Sacré), j’ai pris connaissance d’une dévotion spécifique — à part la célèbre dévotion des neuf premiers vendredis. Cette nouvelle forme de dévotion a été instituée dans les années 1800 par une autre sœur de la Visitation qui sentait le besoin (l’enthousiasme pour la dévotion au Sacré Cœur s’était dilué) de formuler une réponse concrète au Psaume 69: « J’espérais la compassion, mais en vain, des consolateurs, et je n’en ai pas trouvé.»

L’association « L’heure de Présence au Cœur de Jésus » a donc été fondée pour garantir qu’à tout instant il y ait quelqu’un quelque part en union avec le Cœur de Jésus.

Ses trois modèles sont ceux qui se tenaient au pied de la Croix, alors que le Cœur de Jésus était transpercé: la Vierge Marie, Jean, et Marie Magdeleine. À ce propos, je ne peux m’empêcher de penser que l’acceptation par Édith Stein de « la mort que Dieu m’a choisie » — elle la décrivait joyeuse même sous le spectre d’Auschwitz — avait pour motivation son désir de s’offrir en victime d’expiation au Sacré Cœur de Jésus.

Il serait souhaitable que le site internet de cette association internationale reconnue par les autorités ecclésiastiques soit accessible en Anglais. En gros, les membres consacrent une heure par jour, à leur choix — pendant laquelle ils font ce qu’ils feraient normalement à ce moment. Ils vont par l’esprit au début de cette heure vers le « site d’amour » — le tabernacle. Là « ils offrent à Jésus leurs actions, leurs peines, leurs pensées, leurs sentiments, et le désir de sentir qu’ils participent à la consolation de Son Cœur par leur amour. »

L’unique fois où Jésus nous invite à « apprendre de Lui » — plutôt qu’à l’écouter (« En vérité, je vous le dis, . . .») — Il parle des qualités de Son Cœur, et promet « vous qui peinez et ployez sous le fardeau, je vous soulagerai. (Matt. 11:28).

De nos jours, nous sommes surchargés non par le légalisme fastidieux tel que prôné par les scribes et les Pharisiens, mais par tout ce qui découle des codes du « politiquement correct » et de nos divers et nocifs « -ismes » envahissant les combats perpetuels de la condition humaine par la peur et la solitude, avec l’impression que ça n’a pas de sens, que c’est désespéré, que ça ne vaut pas le coup, qu’avec nos égoïsmes ou nos faiblesses tout semble irrémédiable.

Puisque « le cœur humain est plus que tout compliqué et tortueux » (Jérémie, 17:9), notre meilleur recours est de tourner nos cœurs vers le Sacré Cœur de Jésus qui, brûlant d’amour, peut évacuer tout ce qui nous confond et nous perturbe, et peut nous apporter ce qui peut nous manquer, par exemple la charité et la générosité.

Nous pourrions ressasser indéfiniment nos problèmes, nos soucis, nos blessures; la tendance des hommes à se replier sur soi — « curvatus in se » selon Saint Augustin — est encore plus exacerbée par l’hyper-individualisme qui caractérise notre époque. Mais ce n’est certes pas un moyen d’accès à la paix et à la communion que nous désirons tant.

Il ne faut pas compter sur notre propre intelligence, qui est un don, mais suivant le précepte: « Repose-toi sur Yahvé de tout ton cœur…»(Proverbes, 3:5). Ni, comme le sentait Saint Claude de la Colombière, n’est-il recommandé de compter essentiellement sur sa propre volonté, aussi nécessaire soit-elle dans la vie du chrétien. Ce qu’il énonce dans une magnifique prière, c’est d’accorder en premier lieu toute sa confiance en l’amour de Dieu.

Que la réparation soit ou non notre remière motivation de dévotion envers le Sacré Cœur, ce Sacré Cœur de Jésus nous rétablit et, selon Sainte Thérèse de Lisieux, rétablit même notre innocence. À sa manière propre de grande confiance, elle nous dit combien elle préférait s’adresser ainsi au Sacré Cœur: « pour être digne d’admirer la splendeur de votre gloire, je sais que je devrai traverser les flammes. Faites que mon purgatoire soit de brûler au feu de votre amour, ô cœur de mon Dieu! »

Si une telle grande confiance dans le Cœur de Jésus nous paraît maintenant hors de portée, celà signifie peut-être tout simplement que nous avons besoin de recevoir la Nouvelle Évangélisation — pour faire couler en nous les bienfaits de la Bonne Nouvelle.

Matthew Hanley

Illustration : Le Sacré Cœur de Jésus – Salvador Dali, 1962.

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Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/cultivating-presence-to-the-sacred-heart.html

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http://www.gardedhonneurdusacrecoeur.org/