Dossier sur Jésus - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Dossier sur Jésus

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2 janvier – J’ai reçu vers le 15 décembre le numéro double de Valeurs actuelles… dont une moitié est consacrée à Jésus ! Non pour nous faire croire qu’il n’a pas existé, ou qu’il n’est pas celui qu’il dit être ou qu’il n’a rien fait ce qu’il avait promis de faire : au contraire, les articles constituant cet ensemble abordent de nombreux sujets et forment un tout très objectif tout en étant à la gloire du Christ, ce dont on peut à la fois se réjouir et remercier l’hebdomadaire.

La couverture s’orne de l’un des plus beaux portraits du Christ peints par Rembrandt : si beau que certains ont pensé que le peintre avait pu être favorisé de visions, ce que les documents historiques ne suggèrent pas. Peu de peintres ont su s’approcher de si près de l’idée que l’on peut se faire du visage du « Fils de l’Homme » : même si le plus étonnant et le plus juste, le Visage qui se découvre sur la photographie en négatif du Linceul de Turin, n’a pas été l’œuvre d’une main d’homme…

J’ai attendu ce jour premier de l’année nouvelle pour découvrir ce dossier : au-delà de l’’entreprise journalistique, il me semble qu’il s’agit là d’un excellent témoignage qui a servi, certes, le propos initial avoué par Éric Branca, montrer à quel point Jésus fut le « personnage historique le plus important », mais l’a dépassé en permettant à quelques-uns de nos contemporains, que l’on n’attendait sans doute pas sur ce terrain, d’avouer la nécessité de la foi chrétienne en un temps où certains de nos dirigeants l’oublient, la disent obsolète, ‘’dépassée’’, parfois la bafouent en servant de faux dieux qui semblent de vrais démons…

Le rappel des « vies de Jésus » qui vont de Renan à Benoît XVI en passant par Daniel-Rops, Jean-Christian Petitfils et Christine Pedotti, situe Celui dont l’ombre couvre l’histoire des vingt derniers siècles, sans oublier les tentatives faites pour persuader le bon peuple que Jésus ne fut qu’un homme, certes exemplaire, et non un Dieu : il était utile et bienfaisant de faire savoir que le sieur Cameron, tombé dans la farce prétendue archéologique d’un faussaire israélien, avait gravement péché contre la vérité dans son film « Le Tombeau perdu de Jésus », œuvre qui roulait sur les mêmes pentes sulfureuses que le « Da Vinci code » du pauvre Dan Brown. À tout péché miséricorde : à condition toutefois que survienne la demande de pardon. Dans de tels cas, il convient naturellement que l’aveu soit public. Ces œuvres – et toutes celles qui leur ressemblent – jettent le trouble du mensonge, perturbent les innocents et les naïfs, cachent la vérité à ceux qui pourraient en vivre.

Allant dans ce dossier un peu au hasard, je suis tombé sur les pages où sont rassemblées des ‘’opinions’’ émises par diverses personnalités : Jean-François Copé, Jean Louis Borloo, Rachida Dati, Marion Maréchal-Le Pen, Charles Gave (dont j’ignore tout et apprend donc qu’il est économiste et conseiller international), Laurent Wauqiez, Jean-Pierre Chevènement… Leurs textes me surprennent tant ils témoignent d’une admiration certaine envers cet homme décrit comme vraiment hors du commun et dont plusieurs n’hésitent pas à confesser la divinité.

Je découvre que J.-L. Borloo aimerait que l’on re-densifie le Carême, devenu trop fade, et revienne aux anciennes trois heures de jeûne avant d’aller communier, ce que je suis prêt à réclamer avec lui ! J.-P. Chevènement est frappé par « l’absence totale de dogmatique »1 dans les évangiles et par « la force du message évangélique »… J.-F. Copé avoue que la vraie question, ici surprenante, qui se pose et qui importe est celle de la divinité du Christ ! R. Dati me surprend en écrivant que « au-delà des manifestations de la foi, il y a la place que je donne à Dieu, et donc au Fils de Dieu », dont elle dit que sa « parole est vivante pour tous ». M. Maréchal-Le Pen voit en Jésus « le père de la laïcité » : ajoutant qu’Il « ne vit pas seulement à travers notre foi. Il continue également de vivre à travers son héritage politique. La liberté, l’égalité et la fraternité sont également marquées du sceau chrétien »… Ch. Gave remarque que Jésus est le père du libéralisme, Lui qui « pardonne toujours à ceux qui ont pris des risques » quitte à se « casser la figure » (penser à Marie-Madeleine, au bon larron, au publicain, à la femme adultère)… alors qu’Il « condamne avec la dernière sévérité tous ceux qui, n’ayant pris aucun risque, s’enorgueillissent de ne s’être pas trompés », soit ceux qui se sont bien gardés de donner leur avis, de prendre position, de s’engager etc.. L. Wauqiez clôt cette courte série par une déclaration où la foi et la politique ont partie liée : « Je pense que notre pays doit assumer ses racines chrétiennes, ce ne doit pas être un tabou. Si, pour tous les chrétiens, Jésus est le Fils de Dieu, je suis convaincu qu’Il peut être un exemple pour chacun, croyant ou non… » !

L’article que j’ai lu avec une loupe est celui qui concerne le Linceul de Turin, toujours nommé suaire, ce qu’il n’est pas… Laurent Dandrieu fait un résumé des connaissances sindoniennes relativement exact, même si je remarque des approximations que le lecteur ne saurait comprendre. Il remarque que le sang du Linceul « comporte un excès de bilirubine, comme il est normal en cas de grande souffrance » : alors qu’en ce sang a été découvert une proportion exceptionnelle de cette substance, ce qui fait d’elle un véritable marqueur de la « sueur de sang », nommée par les scientifiques ‘’hématidrose’’, dont la définition est « syndrome d’une souffrance absolument intolérable ».

Il indique bien que le récit en images que développe le Linceul correspond au récit textuel des évangiles, sans cependant évoquer le caractère quatre fois impossible de cette image cependant visible à nos yeux… Il parle de la ‘’planéité’’ des deux silhouettes, formulation qui, pour le lecteur lambda, reste parfaitement obscure alors que le linge a naturellement ‘’enveloppé’’ le corps ce qui devrait avoir pour conséquence une image en ‘’développé’’, ce qu’elle n’est pas !

Les quatre impossibilités constatées scientifiquement ont imposées à ces centaines de savants sindonologues, représentant quelques 70 disciplines scientifiques, ayant travaillé chacun des centaines et des centaines d’heures en vue d’essayer de comprendre ce document sans pareil, de chercher parfois plus loin que ce que permet de dire la science : car il faut en effet considérer également la sorte de photogravure qui a présidé à la formation de ces images ; les vingt-sept points de correspondance entre le Linceul et l’évangile sans que l’on puisse compter sur la moindre divergence ; enfin le fait que le sang incrusté dans le tissu est intouché alors qu’il devrait correspondre à du sang de pansement (sang alors ‘’arraché’’ du corps) … Quelle condition ont-ils trouvée qui s’impose sans pour autant correspondre à une explication selon la science ? Celle-ci et nulle autre : « Pour que ce sang et cette planéité ait été rendues possibles, il faut que ce cadavre se soit dématérialisé : s’il le fait, on obtient un sang intact et une image normale ; si non, l’image est naturellement en développé et le sang tel celui de pansement ».

L’auteur note que « l’Église ne reconnaît pas formellement l’authenticité du linge de Turin » : oubliant de préciser qu’elle ne le peut pas car serait pris alors le risque de faire du Linceul une image dogmatisée, elle qui est « non faite de main d’homme » comme on la considérait dans les premiers siècles. Certes il cite Jean-Paul II, mais non la réflexion la plus éclairante qui fait du Linceul « la relique des reliques », ce qui va bien plus loin que seulement « suaire qui, selon la tradition, aurait enveloppé le corps de notre Rédempteur ».

Un bon article mais qui a négligé la précision attendue et certains arguments fondamentaux : car enfin nul n’ose dire ce qui m’apparaît comme une évidence, que le Linceul de Jésus est un extraordinaire outil catéchétique dont hélas on ne se sert pas.

J’ai aimé que soit dénoncé le « grand abîme » qui existe entre le Coran et les évangiles, entre Allah, Dieu solitaire, et la Sainte Trinité, trois fois Sainte Famille. Il nous faut prendre conscience de la posture naïve régnant en France et qui laisse penser que l’islam d’après le dixième siècle est une religion de paix et de tolérance alors que le Coran comporte un nombre immense de versets incitant à l’hostilité la plus démente envers ceux qui ne tiennent pas pour véridique le livre écrit par Mahomet : ce qui est vérifié au jour le jour quand on sait que, quotidiennement, des chrétiens sont persécutés et assassinés à cause de leur foi. Ces faits tiennent une place si légère dans nos médias – journaux écrits, radiophoniques et télévisés – que les Français dans leur immense majorité ignorent ces violences et ces crimes. Tout comme d’ailleurs ils ne savent plus le sens des mots Dieu, adoration, amour divin : fruit amer de l’enseignement donné à 80% des enfants de France par notre soi-disant Éducation à la française et qui bannit toute allusion à l’existence possible de Dieu.

Etc., parce qu’il y aurait encore beaucoup à dire, notamment et d’abord la satisfaction qu’un tel dossier ait pu être publié.

  1. Je me demande si l’auteur n’a pas pensé plutôt à dogmatisme…