Dimension religieuse de l'antisémitisme - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Dimension religieuse de l’antisémitisme

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Nous avons déjà abordé la question de l’antisémitisme lié à l’islamisme radical. Cette question, loin d’être mineure, ne cesse de rebondir, au fur et à mesure que l’on prend conscience de l’ampleur du phénomène. Une pétition signée par 300 personnalités, de sensibilités très diverses, rappelle des faits dont il faut se pénétrer pour comprendre leur gravité : « Les Français juifs ont 25 fois plus de risques d’être agressés que leurs concitoyens musulmans. 10 % des citoyens juifs d’île-de-France – c’est-à-dire environ 50 000 personnes, ont récemment été contraints de déménager parce qu’ils n’étaient plus en sécurité dans certaines cités et parce que leurs enfants ne pouvaient plus fréquenter l’école de la République. Il s’agit d’une épuration ethnique à bas bruit au pays d’Émile Zola et de Georges Clemenceau. »

Mais la pétition ne se contente pas de dénoncer cette épuration, elle s’adresse aux responsables du culte musulman, en leur soumettant une requête qui concerne le contenu même de la religion coranique. « En conséquence, nous demandons que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés d’obsolescence par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémitisme catholique aboli par Vatican II, afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime. » Il n’est pas douteux que les rédacteurs de ce texte ont mûrement réfléchi à la teneur et à la densité des mots employés. Ils se sont, en effet, affranchis des limites du champ de la laïcité publique, pour entrer dans des considérations qui en appellent à la compétence théologique de ceux à qui ils s’adressent. En liant l’interprétation du Coran au discernement des textes bibliques et à la mise au point théologique de Vatican II sur le judaïsme, ils se sont avancés sur un terrain délicat et ils ne l’ont fait que parce que c’était la seule façon d’aborder la cause la plus décisive, qui est de nature religieuse, de l’antisémitisme actuel.

Comment le monde musulman – et en particulier le monde musulman français – réagira-t-il à une telle requête ? Lui est-il envisageable d’exercer à l’égard de ses textes sacrés le discernement observé dans l’étude de l’Ancien Testament et qui a abouti, pour l’exégèse contemporaine, à une meilleure élucidation des rapports de la violence et du sacré ? Il est vrai aussi que l’exemple de Vatican II est à prendre en considération, analogiquement, ne serait-ce que dans la volonté de passer d’une culture du mépris et du rejet à une culture de la reconnaissance.

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http://www.leparisien.fr/societe/manifeste-contre-le-nouvel-antisemitisme-21-04-2018-7676787.php

https://www.humanite.fr/racisme-nouvel-antisemitisme-un-manifeste-qui-divise-654254

http://www.lemonde.fr/religions/article/2018/04/23/tribune-contre-l-antisemitisme-musulman-dalil-boubakeur-denonce-un-proces-injuste-et-delirant_5289416_1653130.html

https://www.marianne.net/politique/video-sur-le-nouvel-antisemitisme-sequence-malaise-avec-philippe-poutou


https://www.france-catholique.fr/Quelques-rendez-vous-a-la-librairie-Gay-Lussac.html