Dimanche des Rameaux : l'obéissance jusqu'à la mort - France Catholique

Dimanche des Rameaux : l’obéissance jusqu’à la mort

Dimanche des Rameaux : l’obéissance jusqu’à la mort

Copier le lien

Aujourd’hui, l’Église célèbre les Rameaux ! Cette fête marque l’entrée de l’Église dans la Semaine Sainte, qui culminera avec les trois jours saints, jeudi, vendredi et samedi, quand les grands mystères de notre Salut seront célébrés : Pâques !

L’antienne de l’évangile parle de Jésus comme de celui qui est « obéissant jusqu’à la mort ». Toute la vie de Jésus est une expression de Son obéissance à la volonté du Père divin. C’est cette obéissance qui marque la vie du chrétien et dans le cas de Jésus, la volonté du Père l’amène dans la cité de David, où les prophètes allaient mourir (Luc 13:33).

Respectant les prophéties de Zacharie, Jésus entre dans la ville, tel un roi, en chevauchant un âne. Un âne qu’Il a dû emprunter ! Et plus tard, Il va mourir pour le peuple. De fait, la Première Lecture de la messe est l’un des chants du Serviteur Souffrant, tiré du prophète Isaïe.

Les paroles : « j’ai abandonné mon dos à ceux qui me frappaient, mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe ; je ne me suis pas dérobé aux coups et aux crachats » sont glaçantes, vu ce qui va advenir le vendredi suivant. Il est devenu complètement vulnérable, comme l’être humain le plus faible.

Le Psaume réponse à la Première Lecture est le Psaume 22, dont les premiers mots – « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » – sont criés par Jésus du haut de la Croix. Triste au commencement, avec les paroles sur la souffrance du juste, le Psaume s’achève avec sa célébration : « je proclamerai ton nom à mes frères ; du milieu de l’assemblée je te louerai ».

Il y aura la résurrection. La mort sera surmontée. La mort ne gagne pas.

Dès lors, saint Paul a annoncé aux Philippiens (Seconde Lecture) : « Dieu L’a hautement exalté et Lui a conféré le nom au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse, au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur ».

En Jésus, le cercle est complet. Par un homme (Adam), toute la race humaine a été pour toujours corrompue par le péché ; et par un homme, l’humanité est restaurée, et plus que restaurée. A travers Lui, nous sommes exaltés.

Jésus devient le Seigneur de Tout. Et l’histoire merveilleuse toute entière est « pour la gloire de Dieu le Père (Seconde Lecture). Le monde devient l’ostensoir du Fils ressuscité et glorifié afin que toute la Création rende convenablement gloire au Père par le Seigneur Ressuscité. C’est le fruit merveilleux de son obéissance. Nos vies seront fécondes dans la mesure où nous aussi nous serons obéissants à Sa volonté.

Habituellement, au début de la Semaine Sainte, l’Eglise lit le récit de la Passion dans l’un des trois Evangiles synoptiques. La Passion dans l’Evangile de Jean est réservée à la célébration du Vendredi Saint. Cette année, l’Eglise lit la passion dans l’Evangile de Luc.

Le récit commence avec la dernière Cène, une autre étape dans la marche avec nous de Jésus alors qu’Il construit l’Eglise. Il fait quelque chose de surprenant : il annonce que le pain offert lors de ce repas devient pour nous Son Corps. Il devient notre nourriture.

Ensuite, le vin offert devient son Sang versé pour nous. Après le repas, Il prophétise qu’Il sera trahi et qu’Il conférera un royaume à ceux qui resteront à ses côtés.

Le reste de la Passion se déroule dans des scènes déchirantes : la trahison de Pierre, l’agonie de Jésus dans le jardin, le procès de Jésus devant les puissants du royaume d’Israël et des autorités romaines ; la rencontre avec les femmes de Jérusalem ; la crucifixion entre les deux larrons.

Le bon larron apporte la seule note exaltante autre que la fidélité de Jésus à vivre la vie du « Serviteur Souffrant ». Le larron prend conscience de qui il rencontre. Il se repent « et sera avec [Jésus] dans le Paradis ».

Ainsi, depuis cette colline à l’extérieur de Jérusalem, résonne à travers les siècles la promesse du pardon, la promesse du Paradis. C’est pour cela que cet homme qui est également Dieu est venu et a marché parmi nous.

Avec toute sa sainteté, il a mangé avec les pécheurs. Il est venu pour être la présence de la sainteté parmi les pécheurs, tout comme l’Eglise l’a été depuis.

Le grand paradoxe n’est pas que la sainteté est impitoyablement inaccessible, mais plutôt que cette sainteté est présente au milieu de tout ce péché, afin de l’ôter et de le détruire avec un amour irrésistible. L’Eglise ne recule pas devant les pauvres et ceux qui souffrent.

Parlant du Paradis, le pape Benoît nous a rappelé que « la Croix elle-même est le véritable arbre de vie. Nous ne trouvons pas la vie en la possédant mais en la donnant. L’amour est un don de soi, et pour cette raison, il est le chemin de la vraie vie symbolisée par la Croix. »

Le père Bevil Bramwell est l’ancien doyen de premier cycle de Catholic Distance University. Il a écrit plusieurs livres.

Illustration : « L’entrée triomphale du Christ dans Jérusalem » par Alessandro Turchi et son école, 1578 [collection particulière]

Source : https://www.thecatholicthing.org/2019/04/14/palm-sunday-obedience-to-the-point-of-death/