La vague d’indignation sur les réseaux sociaux a touché bien au-delà du cercle des croyants. Après la volonté de déboulonner la statue de saint Michel aux Sables-d’Olonne, en septembre 2022, voilà qu’il est acté de faire disparaître du paysage la statue de la Vierge Marie qui trône au milieu d’un carrefour sur l’île de Ré. Les véritables motivations de la Libre Pensée, association de défense de la laïcité, commencent à se faire jour. Si elle invoque, dans les deux cas, devant la justice, la loi de 1905 pour exiger l’interdiction de monuments à caractère religieux dans l’espace public, n’y a-t-il pas d’autres combats contre des atteintes à la laïcité à mener, ne serait-ce que vis-à-vis de l’entrisme de l’islamisme radical dans le milieu scolaire ?
Il faut s’interroger sur le maintien de notre conception indifférenciée de la laïcité, fondée sur une loi vieille de 120 ans et pensée à l’époque pour lutter contre la seule influence de l’Église. Et qui n’empêche surtout pas que ce qui reste de signes visibles du catholicisme soit chaque jour davantage attaqué dans l’indifférence.
À Paris, juste avant Noël, les portes de l’église Saint-Roch, dans le Ier arrondissement, ont été maculées d’injures. À Champagne-au-Mont-d’Or, à l’ouest de Lyon, l’église Saint-Louis-Roi a été profanée le 10 janvier avec deux crucifix brisés, le chemin de croix et les tableaux du chœur détruits, et la crèche retournée. En 2022, une dizaine d’actes anti-chrétiens ont été recensés dans le diocèse de Lyon. Un ancien gendarme a été recruté pour former les prêtres et les sacristains à faire face à ces actes de malveillance.
Quelles réponses concrètes ?
Quelles réponses concrètes apporter face aux différents coups de boutoir ? Aux Sables-d’Olonne, comme à La Flotte-en-Ré, les maires ont déposé un recours devant le Conseil d’État pour garder leur statue. Sur l’île de Ré, une pétition circule désormais pour conserver la statue de la Vierge Marie sur le domaine public, au nom des racines chrétiennes de la France. Si ces mobilisations sont médiatisées, ne faut-il pas imaginer par ailleurs des solutions comme celle de vendre la parcelle où se situe la statue mariale, et qui appartient à la mairie, à un collectif de propriétaires privés bien intentionnés ? Ainsi ne serait-elle plus sur le domaine public…
Enfin, la meilleure réponse à toutes les attaques ne réside-t-elle pas dans la renaissance de communautés catholiques actives pour défendre tant le culturel que le cultuel, et en le faisant savoir par la prière du chapelet et des processions publiques ? Il faudra bien relever le défi pour ne pas voir « raser des églises » selon le souhait intempestif de l’ancien ministre de la Culture Roselyne Bachelot. Il faut donc les occuper, les faire revivre : « Ce ne sont pas les pierres qui sauveront la prière mais la prière qui sauvera les pierres », aime à confier Philippe de La Mettrie, président de l’association Les priants des campagnes (lire son entretien). Aux yeux de Dieu, il n’y a pas de fatalité.
