Christian Bobin à Annecy - France Catholique

Christian Bobin à Annecy

Christian Bobin à Annecy

Soirée théâtre « Du Minuscule et de l’Imprévisible », textes de Christian Bobin, joués par fr. Grégoire Plus, à l’auditorium de l’école La Salle à Annecy-le-Vieux le samedi 20 février 2016 à 20h30.
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Pourquoi une exposition sur Christian Bobin ? Il était important de mettre à l’honneur un homme, qui est sûrement un de nos grands poètes contemporains. Le lectorat des bibliothèques est souvent frileux vis-à-vis de la poésie. Mais c’est notre mission de leur faire découvrir, lire et aimer l’œuvre poétique de Bobin.

En tant que lecteur, j’ai découvert Bobin, comme beaucoup de catholiques, avec Le Très-Bas, publié chez Gallimard en 1992, et réédité depuis moult fois. Le Très-Bas, un essai sur saint François d’Assise « Il Poverello », s’est vu décerner le Grand Prix catholique de littérature en 1993. Ce livre déroule une biographie poétique du saint d’Assise, c’est un cheminement au cœur de l’âme. François renonce à la richesse et à la guerre pour se donner au Très-Bas, Dieu des enfants et des pauvres. Dans la joie et la bienveillance, le saint d’Assise se met au service des humbles. Le feu spirituel et la pureté franciscaine conduisent au don de soi et l’adhésion à la vie. Bobin a aussi ciselé une lettre d’amour au Christ dans un recueil : Le Christ aux coquelicots.

La bibliothèque a réceptionné cer­tains livres de Bobin grâce à des dons. Je me suis plongé dans son œuvre avec passion. Mettre à disposition et offrir aux lecteurs de découvrir Bobin par le biais d’une exposition, l’idée était lancée et l’exposition s’est construite.

Enfant d’une famille originaire du Creusot, fief industriel de la famille Schneider, Christian Bobin a étudié la philosophie et exercé différents petits métiers. Puis le déclic survint, il écrit et décide de se consacrer à l’écriture. Son premier livre Lettre pourpre est publié aux éditions Brandes en 1977. D’abord auteur confidentiel, il se fait remarquer avec La souveraineté du vide paru en 1985 chez Fata Morgana. Gallimard, la grande maison d’édition, publie La part manquante en 1989. Puis vint le succès littéraire avec Le Très-Bas, le lectorat de Bobin s’élargit. En presque quarante ans d’écriture, Bobin est l’auteur d’une soixantaine de recueils de poésie, romans et essais.

Lorsque le lecteur frappe à la porte de l’œuvre de Christian Bobin, que découvre-t-il en entrant ? Une lenteur, une sensibilité, un sens de l’observation, un amour de la nature, le silence, l’humilité, une élévation poétique et spirituelle… Il sait nous inspirer, nous émouvoir, nous faire sourire… Jean Grosjean (1912-2006) et André Dhôtel (1900 –1991) sont les deux poètes qui ont le plus influencé Bobin. L’Université s’est emparée de Christian Bobin : des thèses de doctorat sont soutenues sur son œuvre et les critiques de celle-ci (d’une part celles criant au génie, très élogieuses, mais d’autres considérant son travail comme de la poésie de bons sentiments et de la mièvrerie ???). à vous lecteurs de lire et vous faire votre propre jugement ; moi j’ai choisi, j’aime cette œuvre poétique et romanesque qui me laisse tout petit devant le poète de la verticalité.

A l’automne 2015, Gallimard a fait paraître deux nouveaux livres de Christian Bobin : La prière silencieuse, avec des photographies de Frédéric Dupont, et Noireclaire. Dans le premier, le poète a écrit une magnifique introduction à cet album de photographies, visitant des lieux spirituels. Il nous invite au silence, à la méditation, à la contemplation… Dans le second, plus personnel, le poète solitaire s’adresse à sa femme bien-aimée, disparue il y a vingt ans, La plus que vive, dans cette ode. L’absente, le soleil manquant du poète, a été fauchée brutalement par la mort, mais elle est vivante dans ses souvenirs, sa vie, sa mélancolie. Le poète écrit un texte court, sensible, très attentif à la nature. On sent le désespoir émouvant du poète, qui peut le dissimuler derrière un éclat de rire lors d’une conversation. Son amour pour « Elle » est sans fin. Lisez, lisez Bobin ! ■

Jusqu’à fin mars 2016, l’exposition est visible à Annecy, bibliothèque de Sciences religieuses, au 4, avenue de la Visitation,
tél. : 04 50 33 09 40.

La bibliothèque de Sciences Religieuses est partenaire de la soirée théâtre « Du Minuscule et de l’Imprévisible », textes de Christian Bobin, joués par fr. Grégoire Plus, à l’auditorium de l’école La Salle à Annecy-le-Vieux le samedi 20 février 2016 à 20h30.

http://www.diocese-annecy.fr/services-et-pastorales/services-diocesains/bibliotheque-diocesaine-d-annecy/actualites/christian-bobin