Catalogne, les nouveaux enjeux électoraux - France Catholique

Catalogne, les nouveaux enjeux électoraux

Catalogne, les nouveaux enjeux électoraux

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Comme solution de sortie de la crise catalane le Chef du Gouvernement Mario Rajoy a annoncé la tenue d’Elections autonomiques anticipées pour le 21 décembre 2017 prochain.

Juste avant les festivités de Noël qui en Espagne ont une force attractive et familiale reconnue.

Chacun a vu que le Sénat a dans la grande majorité de ses membres voté en faveur de l’Application de l’article 155 vendredi dernier qui a permis au chef du gouvernement d’assurer le suivi des mesures autorisées par la majorité des sénateurs à Madrid, de tous les partis, de toutes les familles représentées en son sein.

Seuls ERC de Catalogne, le PNV d’Euskadi, Pedecat catalan ont voté contre l’application du 155 mais selon des raisons distinctes.

Deux sénateurs catalans se sont abstenus.

Ce samedi matin la Catalogne ne dispose plus de chef de gouvernement, de parlement régional, de chef de la police, de directeurs des services publics régionaux. 150 responsables de premier niveau ont également été suspendus.

Le Premier ministre espagnol, la Vice présidente du gouvernement gouvernent la province jusqu’à la tenue des élections prochaines annoncées pour décembre.

Le mois d’octobre 2017 entrera dans les annales cahotantes de l’histoire de la démocratie espagnole et de l’europe.

Un déroulé d’annonces, de renoncements, de fausses informations, de promesses du matin abandonnées le jour même.

Un état et une situation incertaine qui ne pouvait perdurer dans le temps sans menacer l’autonomie régionale, les institutions espagnoles et les relations inter régionales du pays.

Plus de 1500 entreprises installées dans la Catalogne opulente ont quitté la province momentanément, en espérant des jours meilleurs, mais l’incertitude va demeurer tant que la situation politique ne se stabilise au cours des mois et des années prochaines.

Le départ précipité des secteurs commerciaux a accéléré la défiance de la société civile qui a subi le pire revers de son histoire.

Les élections renouvèleront de toute évidence le personnel des postulants en chaque parti.

Les anciens députés étant disqualifiés pour avoir soutenu l’indépendance jugée illégale par le tribunal constitutionnel, on s’achemine vers l’arrivée de nouveaux visages plus jeunes Catalans ou non de la province.

On discute entre Erc et Pedecat catalans à savoir une liste commune aux prochaines élections, les cartes sont rebattues.

Certains réclament le refus de participer à la consultation, mais peu nombreux seront ceux qui souscriront à ces diktats d’amertume du présent.

Les Espagnols aiment voter, ils en savent le prix payé jadis pour restaurer la démocratie dans tout le pays.

Il se dit en effet que les moyens de communication régionaux, la tv3 catalane placée désormais sous le pouvoir de Madrid, les mairies de tendance indépendantiste pour une grande partie, les associations et les institutions scolaires et universitaires désignées comme “des réseaux de propagande anti espagnole”, feront l’objet d’un suivi des sources des informations et de leur diffusion.

Pendant ces dernières semaines les réseaux sociaux ont été le bras armé de tous les radicaux de tous bords qui ont pu impunément et sans controle diffuser en Espagne et par internet sur l’international des informations tronquées, fausses ou ouvertement mensongères.

Les ambassades catalanes à l’étranger ont été fermées, excepté celle de Bruxelles, le controle et le suivi de l’information auprès des consulats espagnols devient prioritaire.

L’annonce dans l’urgence des élections anticipées sans attendre permettrait de recentrer l’attention des Catalans sur leur propre destin.

Ils sont plus de 7 millions et demi à vivre en cette province, dans leur majorité Espagnols en Catalogne, pour d’autres Catalans en Espagne, loin des revendications indépendantistes

Mais comme en toute élection seul le résultat comptera.7

Sera-t-il sans appel ? Montrera-t-il l’existence de “deux Catalogne en une ?”

L’avertissement adressé par le gouvernement espagnol à la Catalogne a bien été compris par les 19 Autonomies dont la Catalogne de toute évidence.

On ne transige pas avec l’unité du pays, la monarchie, les pouvoirs constitutionnels, la nation espagnole, l’armée et les frontières.

L’Espagne est fière de son histoire et où que vous soyez sur le sol espagnol, castillan, catalan, basque, galicien,aragonais, andalou…les rites de la sacralité territoriale ne souffrent de distorsions séparatistes.

Différents entre eux et de toute évidence jusque dans le parler de leur langue, la diversité linguistique, et les traditions locales, les drapeaux et étendards provinciaux mais attachés à “ce transcendantal” comme rappelé jusque dans les débats politiques qui garde un cachet particulier dans ce pays attachant mais rude.

Pour l’heure en parant au plus pressé le Sénat espagnol emboitera le pas des réformes à venir.

Nul doute que les revendications catalanes seront étudiées au plus près par un projet de réforme constitutionnelle qui viendra en son temps comme déjà rapporté par des constitutionalistes vigilants de l’unité nationale espagnole !

Pax Christi Bayonne