Cantonales Versailles - victoire d'Olivier de la Faire - France Catholique
Edit Template
L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
Edit Template

Cantonales Versailles – victoire d’Olivier de la Faire

Copier le lien

Le canton de Ver­sailles-Nord-Ouest est aty­pique. C’est celui d’une ville ré­putée catholique, où la pratique dominicale est exceptionnellement élevée, même si elle reste très minoritaire par rapport à l’ensemble de la population. Les élections cantonales s’y sont achevées sur des résultats inédits. Largement en tête au premier tour, Bertrand Devys, le candidat officiel de l’UMP a été battu par Oliver de la Faire qui portait l’étiquette « majorité présidentielle, Parti Chrétien Démocrate ».

Cette victoire d’un divers-droite au détriment du candidat officiel (qu’on observe dans un autre canton de Versailles comme à Neuilly) manifeste certes le rejet du président de la République observé dans beaucoup d’autres endroits. Mais la présidente du PCD, Christine Boutin, y voit aussi le signe d’ « un renouveau politique fort » et note que son candidat « a éliminé le Front national au premier tour [N.D.L.R. : il avait eu 14% des voix] et l’UMP au second tour : un exemple qui pourrait faire réfléchir ». Certes, le sortant, Bertrand Devys, comptait parmi ses soutiens des catholiques engagés, dont sa suppléante. Par ailleurs, au premier tour, une autre liste, qui portait l’estampille chrétienne, celle du parti Solidarité avait obtenu un score important, avec 11% des suffrages exprimés… à n’en pas douter, les catholiques ont fait cette élection en s’abstenant moins.

En France, ils ne seraient que six cent mille à communier le dimanche, d’après le chiffre de la consommation des hosties dominicales, selon certaines sources. Une donnée probablement plus sûre que celles des sondages qui estampillent des fidèles qui ne croient ni au Christ, ni à la vie éternelle, et encore moins à l’Église…

Des croyants sont poussés à entrer en résistance poli­tique, avec parfois un certain succès. Quand les lois, la culture, l’Éducation nationale et les médias professent un catéchisme antichrétien, il n’ont d’autre choix que d’épouser l’esprit du monde ou d’approfondir leur foi…pour s’impliquer dans le monde. Un chrétien qui n’est pas engagé est vite perdu.

Des catholiques se rassemblent donc et constituent des réseaux… et leur esprit de chapelle s’évapore au fur et à mesure que celui du monde vient les marginaliser. Attaqués, ils renforcent naturellement leur conscience politique. Ceux qui n’ont pas tout abandonné sont de plus en plus décomplexés, voire audacieux.

Au contraire des minorités chrétiennes des pays totalitaires, dont la voix est étouffée par une religion/idéologie dominatrice, les démocraties occidentales ouvrent une opportunité d’expression aux minorités. Paradoxalement, la crise de la société associée à celle de la Foi semble donner à un « petit reste » de chrétiens un nouveau souffle. Car, désabusées, les majorités silencieuses sont passives, moutonnières et abstentionnistes.
Signe qui ne trompe pas : les catholiques sont courtisés par les partis politiques et leurs leaders. Avec sa laïcité positive, l’actuel président a multiplié les appels du pied à une communauté qui l’observe avec un zeste d’ironie : visite à Vézelay le 30 septembre 2010 puis au Puy-en-Velay le 3 mars 2011 et bientôt participation à la béatification du pape Jean-Paul II à Rome.

Une minorité chrétienne engagée a le grand mérite d’avoir de solides convictions sur le sens de la vie, la structuration de la société et le bien commun. Bref, des convictions politiques. D’autant plus précieuses qu’elles sont désintéressées et universelles, elles deviennent un antidote à l’individualisme égocentré des revendications catégorielles. On l’a vu sur les questions bioé­thiques où une minorité chrétienne constitue un contrepoids face au lobbying de quelques chercheurs ou de quelques couples revendiquant de graves transgressions. Dans un monde en quête de repères, la plupart des responsables politiques paraissent autant perdus que leurs concitoyens. Quand les responsables de l’UMP se laissent séduire par les sirènes libérales-libertaires, la poussée du Front National de Marine Le Pen, quoi qu’on en pense, comme recours ou repoussoir, offre un levier argumentaire aux chrétiens dans la perspective des élections présidentielles.